Zurich (awp) - La Bourse suisse subissait vendredi de lourdes pertes, au lendemain du jour férié national et surtout d'une nouvelle bordée de menaces américaines sur les importations en provenance de l'Empire du Milieu. Le locataire de la Maison Blanche s'est laissé aller sur twitter à promettre de nouveaux droits de douanes sur l'ensemble des marchandises chinoises commercialisées aux Etats-Unis.

L'escalade rhétorique à laquelle n'a pas manqué de rétorquer Pékin a déjà coupé les jambes aux indices à Wall Street jeudi et à Tokyo vendredi. En l'absence de nouvelles d'entreprises du premier rideau, la place zurichoise ne semblait pas plus immunisée que ses consoeurs à l'accès de morosité subséquent.

"Les indices européens devraient ouvrir dans le rouge ce matin dans le sillage des nouvelles menaces commerciales du président Donald Trump à l'encontre de la Chine", résume John Plassard, de Mirabaud Securities. Commerzbank de son côté s'autorise citer Monsieur Spock: "La folie n'a aucun sens, ni aucune raison. Elle peut toutefois avoir un but."

A 09h10, le Swiss Market Index (SMI) abandonnait 1,0% à 9818,55 points, le Swiss Leader Index (SLI) 1,56% à 1496,98 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,88% à 11'958,33 points. Sur les trente plus lourdes valorisations, seules trois gardaient la tête hors de l'eau.

Sonova (+0,5%), le bon Roche (+0,4%) et Swisscom (+0,2%) constituaient ces heureuses exceptions. Les deux autres poids lourds Nestlé (-0,3%) et Novartis (-0,5%) se contentaient de freiner la dérive.

Le volatile titre du producteur de semi-conducteurs AMS dégringolait de plus de 13%, visiblement ébranlé par la subite escalade dans la bisbille commerciale sino-américaine.

Les valeurs horlogères n'étaient pas non plus épargnées, Swatch lâchant 4,6% et Richemont 2,6%. Les bancaires Credit Suisse (-4,0%) et UBS (-3,3%) subissaient aussi la tendance.

Sur le marché élargi, la société immobilière Mobimo (+0,4%) a étoffé ses revenus comme sa rentabilité sur le premier semestre. Le développeur de logiciels bancaires Crealogix (encore insuffisemment traité) a par contre essuyé une perte sèche sur son exercice décalé 2018/19.

Santhera s'envolait de plus de 15%, après avoir finalisé une cession de droits sur son unique médicament commercialisé qui devrait lui offrir une bouffée d'air financière.

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