Zurich (awp) - La Bourse suisse n'a pas réussi à confirmer son net rebond de vendredi et a de nouveau reculé lundi. Les investisseurs s'inquiètent toujours des nombreuses turbulences politiques et commerciales.

A New York, Wall Street reculait un peu en début de séance. "Durant le week-end, Donald Trump a affirmé qu'il ne reculerait pas sur ses projets de taxes douanières contre la Chine et il a réitéré ses menaces de taxes punitives contre les voitures européennes si l'Union européenne ne modifie pas ses barrières douanières", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.

De son côté, l'UE a estimé que les Etats-Unis risquent des représailles de leurs partenaires commerciaux qui pourraient toucher jusqu'à 294 milliards de dollars de produits américains (soit 19% des exportations américaines en 2017) si Donald Trump mettait sa menace à exécution de taxer les importations de voitures étrangères.

"Les incertitudes commerciales persistent et l'affaiblissement des perspectives de croissance mondiale ressurgit après des données économiques décevantes" notamment en provenance de la Chine, ont expliqué quant à eux les analystes de Charles Schwab.

Le SMI a terminé en recul de 0,93% à 8529,59 points, avec un plus haut à 8561,64 et un plus bas à 8507,60 points. Le SLI a cédé 1,06% à 1409,06 points et le SPI 0,86% à 10'238,95 points. Sur les 30 valeurs vedettes, trois seulement ont progressé.

Aryzta (+3,0%) a fait la meilleure performance devant Nestlé (+0,7%) et Swiss Re (+0,2%).

Nestlé a regagné du terrain après sa réponse aux critiques de l'actionnaire Third Point, qui exige la fixation d'objectifs clairs en matière de rentabilité. Le géant de Vevey a mis en avant les progrès accomplis depuis l'arrivée du nouveau patron. Le Wall Street Journal a par ailleurs indiqué que Nestlé voudrait racheter le producteur canadien d'aliments pour animaux Champion Petfoods pour plus de 2 milliards de dollars dans un effort de se recentrer sur des activités plus rentables.

Swiss Re a profité d'un relèvement de recommandation à "buy" de "neutral" par Goldman Sachs qui n'a pas touché à l'objectif de cours. L'analyste a mis en avant le rendement de 10% du titre.

Dans le camps perdants, Sika (-2,4%) a fini lanterne rouge, derrière Novartis (-2,0%) et Sonova (-1,9%).

Novartis avait clôturé vendredi en forte hausse (+4,0%), après avoir dévoilé un projet d'introduction en Bourse de son unité ophtalmologique Alcon, longtemps considérée comme son talon d'Achille.

Roche (-0,7%) a annoncé des résultats positifs pour l'immunothérapie Tecentriq contre le cancer du sein métastatique triple négatif. Le médicament, combiné avec une chimiothérapie, permet de réduire le risque d'aggravation de la maladie ou de mortalité. Selon les analystes, le groupe pharmaceutique bâlois est en avance sur la concurrence pour le traitement de cette forme spécifique du cancer du sein.

Bernstein a relevé l'objectif de cours de Sika et a confirmé à "outperform". Après que le groupe zougois de spécialités chimiques s'est dégagé du danger d'une reprise par Saint-Gobain et de l'influence de la famille Burkard, l'action est devenue attractive pour de nombreux nouveaux investisseurs a notamment commenté l'analyste.

Le même Bernstein a réduit l'objectif de cours de LafargeHolcim (-1,8%) et confirmé "outperform". La valorisation actuelle ne reflète pas de manière adéquate la solide implantation du cimentier franco-suisse dans les pays en croissance, a relevé l'analyste.

Les bancaires Julius Bär (-1,9%), UBS (-1,5%) et Credit Suisse (-1,0%) n'ont pas échappé à la tendance.

Sur le marché élargi, Implenia (-0,5%) a renouvelé par anticipation un crédit syndiqué contracté auprès d'UBS et de 17 autres établissements. L'emprunt, dont l'échéance est désormais fixée à décembre 2023, se monte à 800 millions de francs suisses, 150 millions de plus que jusqu'alors.

rp/buc