Zurich (awp) - La Bourse suisse a fini sur une note négative vendredi. Le spectre d'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et les autres pays a ressurgi et s'est même concrétisé: le président américain Donald Trump a rallumé la mèche en annonçant des tarifs douaniers de 25% sur 50 milliards de dollars d'importations chinoises et a menacé de nouveaux tarifs en cas de réplique chinoise.

Cela n'a pas empêché la Chine de répondre du tac au tac en annonçant l'imposition de taxes équivalentes à celles de Washington et en lançant un appel aux autres pays à engager une action collective contre les Etats-Unis.

A New York, Wall Street reculait nettement en début de séance, secouée par la confirmation par Washington de tarifs douaniers de 25% sur 50 milliards de dollars d'importations chinoises. "Il est difficile de savoir si tout cela n'est pas qu'un vaste jeu de négociations qui se conclura avant que quiconque ne soit vraiment affecté ou si c'est le début d'un cycle pouvant créer de réels dégâts économiques", a souligné Patrick O'Hare de Briefing.

Côté macroéconomique, les indicateurs du jour sur l'économie américaine se sont révélés mitigés, entre une nette accélération de l'activité manufacturière dans la région de New York en juin, à son plus haut depuis octobre, et un léger repli de la production industrielle dans l'ensemble du pays en mai, le premier recul de cette statistique depuis le début de l'année.

La confiance des consommateurs s'est améliorée plus que prévu début juin. L'indice de l'Uni Michigan s'est établi à 99,3 points contre 98 points en mai (+1,3%), alors que les analystes tablaient sur 99 points.

Le SMI a fini en recul de 0,55% à 8643,20 points, avec un plus bas à 8632,17 points et un plus haut à 8697,07 points. Sur la semaine, il a cependant gagné 1,5%. Le SLI a terminé vendredi en repli de 0,85% à 1444,81 points et le SPI de 0,56% à 10'399,71 points. Sur les 30 valeurs vedettes, cinq seulement ont progressé.

La lanterne rouge est revenue à Aryzta (-2,2%). Les financières Julius Bär (-2,1%), UBS (-2,0%) et Credit Suisse (-1,8%) font aussi partie des gros perdants, tout comme ABB (-2,0%) et Lafargeholcim (-1,9%).

Richemont (-0,6%) a vu son objectif de cours abaissé par Exane BNP Paribas, qui a cependant confirmé "outperform". Les perspectives du secteur se sont améliorées grâce notamment à la reprise de la demande chinoise, a commenté l'analyste. Le groupe genevois devrait afficher une croissance organique de 5-9%, ce qui devrait améliorer sa marge opérationnelle. Swatch a cédé 0,9%.

Dans le camp des gagnants, Sonova (+1,4%) a pris la plus haute marche du podium, devant Givaudan (+0,65), Roche (+0,3%), Novartis et Nestlé (chacun +0,1%).

Novartis a dévoilé des données positives sur deux biosimilaires contre la polyarthrite rhumatoïde et de Jakavi contre une forme rare de leucémie.

Roche a quant à lui publié des données sur l'efficacité à long terme de son anticancéreux Gazyva/Gazyvaro et n'a pas souffert d'un abaissement d'objectif de cours par Jefferies qui a confirmé "buy". Selon l'analyste, Novartis apparaît désormais comme le numéro 1 à l'échelle mondiale, suivi de près par Roche.

Givaudan a profité d'un relèvement d'objectif de cours par Deutsche Bank, qui a confirmé "hold". Les analystes ont salué le fait que le fabricant genevois de parfums et d'arômes se concentre sur sa croissance des ventes. La valorisation du titre étant déjà élevée, il existe de meilleurs potentiels d'investissement dans le secteur.

Sur le marché élargi, Valora a chuté 4,9%. Les CFF ont lancé un appel d'offres pour les kiosques dans les gares, faisant peser une incertitude sur les baux signés - notamment - avec le détaillant bernois qui arriveront à échéance en 2020.

Oerlikon (+1,3%) a annoncé la future cotation de sa division Drive Systems. Cette introduction en Bourse s'accompagne d'un recentrage des activités du groupe dans les machines textiles et les traitements de surface.

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