Zurich (awp) - La Bourse suisse aggravait ses pertes mardi à l'approche de la mi-journée. Les différents évènements politiques soufflent le chaud et le froid sur les marchés, encourageant les investisseurs à la prudence.

Les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis restent sur le devant de la scène. A quelques jours du G20, en marge duquel Donald Trump rencontrera son homologue chinois, il a affirmé qu'il était "hautement improbable" qu'il gèle la hausse prévue des taxes douanières sur 200 milliards de dollars de produits importés de Chine et a brandi la menace de nouvelles taxes de 10 à 25% sur 267 milliards de dollars d'importations supplémentaires.

"Les marchés actions semblent ignorer les menaces de Donald Trump (...). De leur point de vue, le président américain adopte sa stratégie habituelle et éprouvée consistant à hausser le ton en amont d'une réunion clé avant de passer à une approche plus conciliante au cours de la rencontre", a estimé l'analyste de CMC Markets Michael Hewson.

Du côté du budget italien, les inquiétudes se sont quelque peu apaisées. Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a assuré mardi que la main de la Commission européenne restait "tendue" envers Rome, après que le gouvernement italien a semblé disposer à modifier son budget 2019 afin d'éviter un bras de fer avec Bruxelles.

Sur le plan des nouvelles macroéconomiques, les Etats-Unis dévoileront dans l'après-midi la confiance des consommateurs en novembre. De son côté, l'Italie a essuyé un repli de l'indice de confiance des entreprises et des consommateurs en novembre.

A 10h50, le SMI lâchait 0,27% à 8906,94 points, le Swiss Leader Index (SLI) 0,29% à 1382,73 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,25% à 10'424,60 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seules huit progressaient, une (Swiss Life) était stable tandis que les autres reculaient.

Novartis (-0,8%) a donné de plus amples détails sur ses objectifs dans le cadre de l'introduction en Bourse de sa division ophtalmologique Alcon. Ainsi, cette dernière doit verser régulièrement des dividendes dès 2020 et vise une marge aux alentours de 25% dès 2023.

Par ailleurs, Novartis a également annoncé que sa filiale Sandoz a obtenu un feu vert européen pour un biosimilaire du pegfilgrastim, substance biologique active du médicament Neulasta initialement commercialisé par le laboratoire américain Amgen. Baptisé Ziextenzo, le biosimilaire pourra être prescrit dans les mêmes indications que le médicament de référence.

Les deux autres poids lourds Nestlé (+0,3%) et Roche (-0,3%) évoluaient de manière contrastée.

Swiss Re (+0,7%) figurait parmi les plus grands gagnants, derrière la volatile AMS (+0,8%). Le titre du réassureur a obtenu un relèvement de recommandation par Deutsche Bank, qui juge que son bilan est un des plus solides dans la branche.

A l'opposé, Credit Suisse (-1,2%), Logitech (-1,0%) et Sika (-0,9%) figuraient parmi les plus grands perdants. Credit Suisse a essuyé un abaissement de recommandation par Morgan Stanley. Les analystes voient le secteur bancaire marqué par deux défis importants l'an prochain: le ralentissement économique et les cycles de crédit.

Geberit (-0,8%) était également à la peine. Credit Suisse a abaissé la recommandation pour le titre, jugeant que les changements structurels actuels font peser des risques sur ses activités.

Sur le marché élargi, Barry Callebaut (-0,1%) a annoncé la signature d'un accord de livraison à long terme avec l'indonésien Garudafood. Le contrat prévoit la fourniture supplémentaire de 7000 tonnes de chocolat par an pour une usine de biscuits du groupe local d'aliments et de boissons.

Dottikon (-0,2%) a publié des résultats semestriels moroses. Après avoir lancé un avertissement sur résultats mi-octobre, le sous-traitant de l'industrie pharmaceutique a dévoilé des ventes et une rentabilité en net repli.

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