Zurich (awp) - La Bourse suisse a fini dans le rouge lundi. A l'instar des autres principaux marchés européens, les indices ont souffert de l'envolée des prix du pétrole après les attaques de drones en Arabie Saoudite.

A New York, Wall Street reculait aussi en matinée. Ces attaques ont sérieusement affecté la production de brut saoudien, et ont provoqué un regain de tension entre Washington et Téhéran, accusé par les Etats-Unis d'être derrière les attaques.

"Il est possible que la tendance baissière (à Wall Street, ndlr) s'accentue en cours de séance. Mais, toutes choses égales par ailleurs, le repli de ce matin n'est pas majeur", a tempéré Patrick O'Hare de Briefing. "La hausse prévue du secteur de l'énergie devrait aider à compenser la baisse d'autres secteurs comme celui des transports, sensible à la flambée des prix pétroliers, et celui de la finance, qui baisse avec la chute des rendements des bons du Trésor."

Au niveau macroéconomique, la Chine a vu sa production industrielle fortement ralentir en août, son taux de croissance tombant à 4,4% sur un an, soit sa plus faible progression en 17 ans. En juillet, elle avait augmenté de 4,8%.

Par ailleurs, la croissance des ventes de détail, principal indicateur de la consommation des ménages, est tombée à 7,5% en août sur un an, après une progression de 7,6% en juillet. Les analystes tablaient sur une augmentation de 5,2% de la production industrielle et de 7,9% des ventes de détail.

Le SMI a terminé en baisse de 0,78% à 9969,19 points, avec un plus bas à 9964,11 et un plus haut à 10'012,66 points. Le SLI a cédé 0,89% à 1535,48 points et le SPI 0,80% à 12'072,88 points. Les 30 valeurs vedettes ont fini dans le rouge.

Zurich et Roche (chacun -0,1%) ont le mieux résisté. Roche tenait ce lundi à Londres sa journée des investisseurs et a obtenu le feu vert de l'Agence américaine des médicaments (FDA) pour de nouvelles applications de son système de diagnostic Cobas. Le groupe rhénan se dit serein face à la concurrence et anticipe une quinzaine de moteurs de ventes (blockbusters) sur le marché en 2020.

Nestlé et Novartis (chacun -0,9%) ont fini dans le gros du peloton. Novartis a conclu un partenariat exclusif avec la biotech américaine Amplyx. Cette dernière a indiqué avoir acquis les droits de licence pour l'anticorps monoclonal en phase II MAU868, destiné à la prévention et au traitement du virus BKV (polyomavirus). Aucun détail financier n'a été révélé.

La lanterne rouge du jour revient à AMS (-2,4%). Swatch et Partners Group (chacun -2,1%) ainsi que Richemont (-1,8%) ont aussi nettement reculé.

Le fabricant de semi-conducteurs autrichien a abaissé le seuil d'acceptation pour la reprise controversée du groupe allemand Osram. Une assemblée extraordinaire se tiendra fin octobre pour voter sur l'augmentation de capital destinée à financer l'opération.

Swiss Life (-1,5%) a été rétrogradé à "underweight" de "neutral" par JPMorgan qui a aussi raboté l'objectif de cours. Le risque en matière de bilan reste limité, mais les recettes sont mises peu à peu sous pression par le recul constant des taux, ont estimé les analystes.

Ces derniers ont aussi abaissé l'objectif de cours de Swiss Re (-0,8%), tout en confirmant "overweight" car le réassureur reste solidement capitalisé et ses revenus devraient demeurer importants.

Parmi les bancaires, Credit Suisse a cédé 1,7%, alors qu'UBS (-1,0%) et Julius Bär (-0,9%) ont mieux résisté.

Sur le marché élargi, Rieter (+1,4%) a profité de l'annonce du renforcement de l'engagement de Peter Spuhler, propriétaire de Stadler Rail (+1,0%). L'entrepreneur thurgovien, administrateur de Rieter, dispose désormais de plus de 22% du fabricant de machines textiles, contre quelque 19% auparavant.

Après le nouvel avertissement sur résultats de la semaine passée, l'agence de notation Standard & Poor's (S&P) a abaissé la note de dette à long terme de l'aciériste Schmolz+Bickenbach (-10,7%) à "B-", contre "B" précédemment. La perspective a été ajustée à "Creditwatch" avec implication négative.

rp/buc