Zurich (awp) - La Bourse suisse poursuivait son chemin de croix mercredi, sur fond de morosité conjoncturelle, assortie d'une recrudescence de tension autour du Brexit. Après une ouverture au-dessus des 9900 points, son indice phare SMI est descendu nettement en dessous de ce seuil symbolique. Seul le paquebot Nestlé parvenait à se maintenir à flot.

"Les craintes d'une récession en Allemagne continuent de circuler, et la dernière chose dont la zone euro a besoin est un Brexit sans accord", estime David Madden, de CMC Markets.

A 29 jours de la énième date fatidique, le Premier ministre britannique détaillera son "offre finale" sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne dans son discours de clôture du congrès du Parti conservateur, en posant un ultimatum: c'est à prendre ou à laisser.

Ces propositions formelles devraient selon lui permettre de conclure "un compromis juste et raisonnable" pour éviter un "no-deal" aux conséquences potentiellement chaotiques pour l'économie britannique.

Au chapitre macroéconomique, l'indice des prix à la consommation (CPI) a légèrement reculé en Suisse en septembre par rapport au mois précédent, à 102,0 points. Sur un an, le renchérissement atteint +0,1%.

De son côté, le centre d'études conjoncturelles KOF a abaissé ses prévisions de croissance pour l'année en cours, à 0,9% (1,6%), et la suivante, à 1,9% (2,3%).

A 10h45, le Swiss Market Index (SMI) chutait de 1,10% à 9843,08 points, proche de son plus bas du jour. Le Swiss Leader Index (SLI) cédait 1,3% à 1500,47 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) 1,01% à 11'971,01 points. Sur les trente "blue chips", seul Nestlé (+0,1%) sortait son épingle du jeu.

La multinationale veveysane a finalisé la vente de sa division Skin Health à un consortium mené par le fonds d'investissement EQT et une filiale de Abu Dhabi Investment Authority pour un montant de 10,2 milliards de francs suisses. Les analystes anticipent un nouveau programme de rachat d'actions grâce au résultat de la cession.

Novartis (-1,4%) a présenté de nouvelles données à long terme sur son médicament antipsoriasique Cosentyx. Le produit s'est montré efficace chez des patients souffrant de spondyloarthrites (nr-axSpA). Le troisième poids lourd Roche (-1,0%) n'était d'aucun secours.

Au lendemain de la publication du rapport sur la retentissante affaire de filature d'un de ses anciens collaborateurs, Credit Suisse (-0,9%) a annoncé renoncer à adopter le dollar pour sa comptabilité. Par cette décision, le numéro deux bancaire helvétique se démarque de son concurrent UBS (-1,6%), qui a abandonné le franc suisse l'année dernière.

De son côté, Julius Bär (-2,0%) a débauché cinq conseillers de Credit Suisse spécialistes du marché brésilien.

Lonza (-1,7%) a signé un accord de fabrication avec le français Cellectis. Le fournisseur de l'industrie pharmaceutique prendra en charge la production de lots cliniques de produits candidats ciblant les hémopathies malignes. Les détails financiers ne sont pas dévoilés.

Société générale a légèrement revu à la baisse son objectif de cours pour ABB (-3,0%), qui partageait le wagon de queue avec Swatch (-3,1%) et Adecco (-3,2%) sans nouvelle particulière.

Sur le marché élargi, Leclanché bondissait de 8,0% après une importante commande du fabricant canadien de matériel ferroviaire Bombardier Transport, dont il a été désigné fournisseur mondial de systèmes de batteries. Le groupe yverdonnois fournira ses produits pour dix projets, avec à la clef un chiffre d'affaires potentiel supérieur à 100 millions de francs suisses.

Implenia (+1,1%) profitait d'un relèvement de recommandation de la part de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui préconise désormais la surpondération du titre.

Après une entame de séance positive, l'action au porteur Kudelski égarait 0,3% après l'annonce d'un nouveau partenariat de sa filiale Nagra avec l'American Hockey League (AHL) pour la saison 2019/20.

La société immobilière Peach Property (-3,3%) a revu à la baisse le prix convertible de son emprunt hybride à 3%, une opération censée optimiser la structure de financement de la croissance de l'entreprise.

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