Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note nettement négative mardi, dans le sillage de Wall Street. Les indices ont cependant terminé au-dessus de leur plus bas du jour, alors que les indices new-yorkais remontaient un petit peu. La séance a été marquée par la publication des résultats trimestriels de plusieurs entreprises, accueillis avec plus ou moins d'enthousiasme.

A New York, les trois indices principaux perdaient entre 1,2% et 1,9%. Le marché était affaibli par le plongeon des titres de deux multinationales américaines, Caterpillar et 3M, après la publication de leurs résultats trimestriels. Ces chutes "exacerbent le sentiment d'inquiétude des investisseurs", ont affirmé les analystes de Charles Schwab.

"On a le sentiment qu'elles sont arrivées à un moment de blocage surtout à cause de l'étranger", a commenté Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services. Il rappelle que ces sociétés "sont très exposées à la croissance mondiale" et notamment aux remous qu'engendre la guerre commerciale entre Pékin et Washington.

"La saison des résultats a démarré sur la pointe des pieds", ont par ailleurs observé les analystes de la société DataTrek. "Certes les entreprises font généralement mieux qu'attendu. Mais c'est moins bien" que lors des deux précédents trimestres, ajoutent-ils, évoquant la fin d'une période faste.

Comme on s'y attendait, la Commission européenne a durci mardi son bras de fer avec la coalition populiste au pouvoir en Italie en rejetant son projet de budget 2019, une première dans l'histoire de l'UE.

Le SMI a fini en recul de 1,11% à 8767,15 points, avec un plus bas à 8729,08 et un plus haut à 8800,32. Le SLI a cédé 2,03% à 1369,27 points et le SPI 1,46% à 10'311,65 points. Les 30 valeurs vedettes ont fini dans le rouge.

Le trio des plus gros perdants se compose d'AMS (-26,3%), Logitech (-10,7%) et Schindler (-9,0%). Ces trois entreprises ont publié leurs résultats intermédiaires entre lundi soir et mardi.

Les chiffres d'AMS au 3e trimestre, publiés lundi soir, se sont révélés solides. Les ambitions pour le quatrième trimestre, surtout concernant les marges, ont toutefois déçu certains analystes. Dans la foulée des résultats, Vontobel a abaissé l'objectif de cours, l'analyste s'attendant à ce que les marges progressent moins rapidement que prévu.

Les ventes et les bénéfices de Logitech ont encore augmenté au 2e trimestre de l'exercice 2018/19. Les analystes ont fait la moue parce qu'ils espéraient un relèvement des prévisions.

Schindler a présenté des chiffres sur neuf mois en progression, mais pas assez pour combler les attentes des analystes.

Aux bancaires, UBS (-2,0%) a assuré que ses employés pouvaient librement circuler en Chine. D'après des rumeurs de presse, plusieurs banques ont demandé à certains de leurs employés d'éviter le pays, suite à l'arrestation d'une conseillère clientèle de la banque aux trois clés à l'aéroport de Pékin. Credit Suisse (-2,1%) et Julius Bär (-2,3%) ont aussi fortement baissé.

Les poids lourds Novartis et Nestlé (-0,3% chacun) et Roche (-0,5%) ont permis au SMI de limiter la casse. Novartis s'est félicité de la parution de son étude de phase IIIb Liberty sur l'antimigraineux Aimovig (erenumab) dans la revue médicale britannique The Lancet.

Sur le marché élargi, le gestionnaire d'actifs GAM (-17,0%) poursuit son chemin de croix après la suspension du gérant star Tim Haywood et la liquidation de certains fonds de placement. Le groupe zurichois a subi une contraction de la masse sous gestion à fin septembre plus forte qu'attendue.

Idorsia (-2,5%) a sensiblement accéléré sa combustion de liquidités sur les neuf premiers mois de l'année. La jeune pousse s'est félicitée de l'avancement du développement de ses produits et a annoncé parallèlement l'embauche de Simon Jose au poste de directeur commercial.

Le danois DSV a renoncé à son projet de rachat de Ceva Logistics (-8,3%), dont le français CMA CGM est le principal actionnaire, face au refus du groupe suisse de transports de négocier. DSV avait amélioré son offre à 30 francs suisses par action jeudi dernier, contre 27,75 francs suisses auparavant, mais Ceva a maintenu sa fin de non-recevoir.

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