Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative vendredi. Le SMI, qui avait déjà ouvert sous les 10'300 points, a longtemps évolué latéralement sous ce niveau. Après l'ouverture négative à Wall Street, il a accentué ses pertes et est même passé un moment sous les 10'200 points, remontant un peu sur la fin.

A New York, Wall Street perdait aussi du terrain en matinée, plombée par le repli des grandes valeurs technologiques et craignant l'escalade diplomatique entre les Etats-Unis et la Chine.

"Le marché actions américain poursuit ce matin son déclin de la veille avec les frictions grandissantes entre les Etats-Unis et la Chine, le géant asiatique ayant ordonné la fermeture du consulat américain à Chengdu", ont noté les analystes de Charles Schwab, en représailles à la décision trois jours auparavant de Washington d'ordonner la fermeture du consulat chinois à Houston.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a appelé "le monde libre" à "triompher" de la "nouvelle tyrannie" incarnée selon lui par la Chine communiste, des propos pas vraiment de nature à détendre l'atmosphère.

Le SMI a terminé en recul de 1,63% à 10'214,21 points, avec un plus bas à 10'181,30 points et un plus haut à 10'273,28 points. Sur la semaine, le SMI a perdu 1,9% (-3,8% depuis le début de l'année. Vendredi, le SLI a perdu 1,57% à 1553,05 points et le SPI 1,74% à 12'646,71 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seules UBS et Swiss Re ont terminé en vert.

Goldman Sachs et Morgan Stanley ont toutes deux relevé l'objectif de cours d'UBS et confirmé respectivement "buy" et "equal weight". L'analyste de la première a ajusté ses estimations pour tenir compte du niveau élevé de la masse sous gestion et des résultats solides au deuxième trimestre. Celui de la seconde a salué l'évolution de la gestion de fortune et de la banque d'investissement au 1er semestre.

Goldman Sachs a aussi relevé l'objectif de cours de Credit Suisse (-0,6%) et confirmé "buy", notant que la plupart des classes d'actifs se sont reprises au 2e trimestre et que la banque d'affaires devrait donc avoir tiré son épingle du jeu.

La troisième bancaire, Julius Bär (-0,7%) a reculé un peu plus nettement.

Temenos (-4,8%) a terminé avec la lanterne rouge, devant Schindler (-4,6%) et Logitech (-4,4%).

Julius Bär a relevé l'objectif de cours de Temenos et confirmé "hold". Le coronavirus a clairement plombé les résultats du développeur genevois de logiciels bancaire au deuxième trimestre, a relevé l'analyste, qui a notamment pointé le doigt sur des faiblesses au niveau des revenus de licences. De plus, le titre est fortement valorisé.

Le fabricant d'ascenseurs et escaliers mécaniques lucernois va biffer 2000 postes à travers le monde, dont jusqu'à 200 en Suisse, au terme d'un semestre pourtant moins sinistré que redouté.

Logitech a détaillé les contours de son programme de rachat d'actions pour un volume maximal de 250 millions de dollars ou 10% du capital-actions. Le programme porte sur un maximum de 17,3 millions d'actions et débutera au plus tôt lundi 27 juillet pour se terminer trois ans plus tard.

Lonza (-0,9%) a annoncé la mise en vente prochaine de son unité LSI, au terme d'une performance semestrielle confirmant son immunité aux aléas du Covid-19. Le cours s'est déjà bonifié de quelque 60% depuis le début de l'année.

Les poids lourds Roche (-2,8%), Novartis (-2,1%) et Nestlé (-1,6%) n'ont pas échappé à la tendance.

Le laboratoire américain Sarepta Therapeutics, partenaire de Roche, a obtenu de la part de l'Agence américaine des médicaments (FDA) un statut de revue prioritaire pour la thérapie génique en développement SRP-9001 contre la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD). Cette maladie rare affecte une sur 3500 à 5000 naissances de garçons au niveau mondial.

Le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Union européenne a pour sa part émis un avis positif pour l'usage du médicament Adakveo de Novartis pour la prévention de crises vaso-occlusives récurrentes pour des patients souffrant de drépanocytose.

Banque royale du Canada a relevé l'objectif de cours de Nestlé et confirmé "underperform". Baader Helvea a aussi relevé l'objectif de confirmé "add". L'analyste canadien estime que l'action est survalorisée. Son homologue genevois pense que Nestlé souffrira moins que craint des effets du coronavirus et que la reprise sera plus rapide que prévu.

Sur le marché élargi, Sulzer (+0,7%) a certes souffert sur les six premiers mois de l'année, mais est parvenu à dégager un bénéfice net inespéré.

Compagnie Financière Tradition (+0,5%) a revendiqué une nette amélioration de sa rentabilité à mi-parcours.

BB Biotech (-3,0%) n'a pas profité d'un retour à la rentabilité au 1er semestre.

HBM Healthcare Investments (-2,6%) n'est pas parvenu à capitaliser sur un bénéfice net multiplié par trois sur le premier partiel de son exercice décalé 2020/2021.

rp/al