Zurich (awp) - La Bourse suisse peinait toujours à rétablir le cap mardi en fin de matinée, après avoir essayé la veille de s'extirper de sa spirale négative. La tournure prise par les protestations à Hong Kong notamment avait déjà freiné cette tentative de rebond en fin de séance et contraint les indices de Wall Street à battre en retraite.

Le spectre de la bisbille commerciale entre les deux principales économies de la planète plane par ailleurs toujours sur la conjoncture mondiale. "Dans ce contexte, il n'est pas étonnant de voir les intervenants se faire du mouron, d'autant que la scission gouvernementale en Italie menace de générer une nouvelle crise en zone euro", relève IG Market dans un commentaire.

Le taux de chômage britannique a marginalement progressé à 3,9% au mois de juin, tandis que l'inflation espagnole a été revue à la baisse pour juillet.

L'agenda conjoncturel comprend encore le moral des milieux économiques allemand et l'inflation aux Etats-Unis en juillet.

En Suisse, la saison des résultats intermédiaires d'entreprise se poursuit avec - outre Swiss Life - une poignée de sociétés du marché élargi. Novartis était suivi de près, sommé par le Sénat étasunien de s'expliquer sur un scandale des données d'études manipulées.

A 10h56, le Swiss Market Index (SMI) abandonnait 0,20% à 9740,26 points, le Swiss Leader Index (SLI) 0,34% à 1475,11 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,20% à 11'849,04 points. Sur les trente principales valorisations, sept offraient une véritable résistance, deux piétinaient et toutes les autres partaient à la dérive.

Le paquebot alimentaire Nestlé (+0,5%) poids lourd par excellence de la place zurichoise, tentait avec Vifor (+0,6%) et surtout le bon Schindler (+0,8%) - à la veille de la présentation des résultats semestriels du constructeur d'ascenseurs - de contenir les voies d'eau. Les deux grands noms pharmaceutiques Roche (+0,04%) et Novartis (-0,7%) affichaient des divergences marquées.

Novartis va devoir fourbir avant le 23 août un argumentaire solide à présenter à la chambre haute du Congrès américain, désireux de savoir pourquoi sa nouvelle filiale Avexis a présenté à l'Agence sanitaire (FDA) des données précliniques manipulées dans son dossier d'homologation du Zolgensma, devenu depuis le traitement le plus coûteux jamais approuvé par une autorité sanitaire. Nestlé et Roche cédaient chacun 0,2%.

Swiss Life glanait péniblement 0,04%, après avoir pourtant allégrement comblé les attentes des analystes pour le premier semestre, en matière de rentabilité comme de fonds propres. Héritier naturel des activités dans la prévoyance professionnelle abandonnée par le concurrent Axa, l'assureur souhaite se renforcer également sur le juteux segment des commissions dans la gestion de fortune.

Les bancaires UBS (-1,0%), Julius Bär (-0,9%) et dans une moindre mesure Credit Suisse (-0,4%) n'étaient pas dans un grand jour non plus.

Lafargeholcim (-0,9%) n'aura pas profité longtemps de la recommandation à l'achat émise par Goldman Sachs.

La volatile AMS (-4,0%, lanterne rouge) avait à nouveau du plomb dans l'aile. Le producteur de semi-conducteurs autrichien reprenait ainsi son chemin de croix entamé la veille avec ses velléités renouvelées de reprise d'Osram.

Sur le marché élargi, Arbonia concédait 1,8% après avoir confirmé l'érosion de sa rentabilité sur les six premiers mois de l'année, dans une mesure toutefois moindre que redouté.

Le fournisseur de solutions d'étanchéité et distributeur de composants électroniques Dätwyler (-1,0%) examine ses "options stratégiques" pour son second segment d'activité, anticipant notamment un ralentissement de la demande sur le Vieux continent. La croissance est demeurée morne au premier semestre, mais la rentabilité nette a profité d'un allègement fiscal.

Bank Linth (-0,4%) et le fabricant prévôtois de machines-outils Tornos (-3,6%) ont également rendu leurs copies à mi-parcours.

Basilea reculait de 0,6%, dans la foulée du lancement d'une étude clinique sur son derazantizumab, associé ou non au Tecentriq de Roche, contre le cancer urothélial.

L'équipementier de télécommunication en milieu hospitalier Ascom (inchangé) poursuit le ménage à la tête de sa direction, avec le remplacement de la directrice financière une semaine après l'éviction de son grand patron.

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