Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la semaine sur une note fortement négative. Les marchés ont à nouveau été saisis par la crainte d'une aggravation de la pandémie du coronavirus. Par ailleurs, les bancaires ont été plombées par de nouvelles révélations sur l'implication de grandes banques dans le blanchiment d'argent sale.

A New York, Wall Street reculait nettement aussi en matinée.

"L'explication fourre-tout de la situation de ce matin, c'est qu'il y a un sentiment élevé d'incertitude qui s'étend dans les domaines politiques, économiques et sociaux", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.com. "Par conséquent, il n'y a pas une grande confiance en ce moment pour monter au créneau et acheter des actifs à risque", poursuit l'expert.

Parmi les motifs de crainte pour le marché, M. O'Hare a notamment mentionné la flambée de nouveaux cas de Covid-19 ces derniers jours en Europe, qui fait redouter de nouvelles mesures de confinement et pourrait peser sur l'économie.

Le SMI a fini en recul de 2,03% à 10'325,44 points, avec un plus bas à 10'276,50 et un plus haut à 10'495,49. Par rapport au cours de clôture de vendredi (10'539), l'indice a perdu plus de 250 points à son plus bas. Le SLI a lui abandonné 2,64% à 1554,01 points et le SPI 1,89% à 12'823,90 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seule Logitech (+1,2%) a terminé dans le vert. Nestlé (inchangé) a fini à l'équilibre.

Adecco (-7,0%) a fêté sa sortie du SMI avec la lanterne rouge. Son remplaçant Partners Group (-2,4%) a mieux limité la casse.

Derrière Adecco, on trouve les bancaires Credit Suisse (-6,3%), UBS (-6,2%) et Julius Bär (-5,8%).

Selon une enquête du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), des montants importants d'argent sale ont transité durant des années par les plus grandes institutions bancaires du monde. Les investigations, qui mettent en lumière les carences de la régulation du secteur, pointent notamment du doigt cinq grandes banques: JPMorgan Chase, HSBC, Standard Chartered, Deutsche Bank, et Bank of New York Mellon. UBS, Credit Suisse, Julius Bär ou encore Pictet et Vontobel sont également citées.

En outre, selon divers articles de presse, Axel Weber, le président du conseil d'administration d'UBS, voudrait s'emparer d'une grande banque européenne. Selon des recherches de la Sonntagszeitung, Deutsche Bank et la britannique Barclays seraient parmi les cibles visées. L'agence de presse Bloomberg ajoute pour sa part que la française BNP Paribas est aussi sur la liste.

Les deux autres poids lourds, Roche (-1,5%) et Novartis (-1,6%) ont relativement bien limité la casse, faisant "un peu mieux" que l'indice.

Novartis a saisi l'occasion du congrès Esmo pour présenter des données avec l'immunothérapie anticancéreuse Spartalizumab (PDR001). Celles-ci ont été réalisées en combinaison avec Tafinlar et Mekinist pour traiter le mélanome avancé, mais n'ont pas atteint les objectifs, avait annoncé Novartis il y a environ un mois.

Roche a pour sa part conclu un accord d'achat pour la reprise de l'irlandais Inflazome, spécialisé dans le développement d'inhibiteurs de l'inflammasome NLRP3 disponibles par voie orale, avec comme objectif de répondre aux besoins cliniques non satisfaits dans une grande variété de maladies inflammatoires.

Sur le marché élargi, Relief Therapeutics (+8,8%) a conclu un partenariat avec l'américain NeuroRx pour la commercialisation de son traitement expérimental contre le Covid-19 RLF-100 (aviptadil). Les recettes générées dans toutes les indications par ce traitement, se trouvant actuellement en phase d'essais cliniques 2b/3, doivent être partagées entre les deux entreprises.

Dufry (-9,4%) a souffert des décisions de compagnies aériennes de limiter leurs capacités en raison des restrictions toujours en cours au niveau des déplacements touristiques.

Flughafen Zürich (-3,9%) a comme Dufry souffert des limitations de capacités de compagnies aériennes, en particulier Swiss.

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