Zurich (awp) - Après une ouverture en net repli mercredi, la Bourse suisse accentuait sa rechute à la mi-journée. Malgré les annonces de soutien massifs de la Réserve fédérale américaine ainsi que de nombreux gouvernements, les investisseurs redoutent plus que jamais les conséquences de la pandémie du coronavirus.

Les principaux indices américains ont clôturé mardi soir dans le vert, dans le sillage des annonces de part et d'autre des gouvernements et des banques centrales pour faire face à une crise qui devrait s'avérer historique. Donnant le ton pour la journée, la Bourse de Tokyo a achevé la séance de mercredi en baisse de 1,7%.

Ce mercredi, les investisseurs s'intéresseront tout particulièrement à la réunion de la Fed, tout spécialement le message qui sera délivré par son président Jerome Powell. Ils garderont aussi un oeil attentif sur l'inflation en zone euro en février.

L'administration américaine a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi un plan de relance de 1200 milliards de dollars et l'envoi à tous les américains d'un chèque de 1000 dollars ("hélicoptère money").

Mais "c'est bien évidemment le manque d'appétit pour le risque et surtout la perte de confiance des investisseurs qui explique le mouvement schizophrénique du jour", écrit dans son commentaire John Plassard de Mirabaud Securities.

Vers midi, l'indice SMI flanchait de 4,12% à 8148,63 points, accélérant ses pertes depuis l'ouverture. Le SLI lâchait de son côté 3,47% à 1178,62 points et l'indicateur élargi SPI 3,59% à 9926,62 points. Parmi les 30 plus grosses capitalisations du marché helvétique, seules quatre parvenaient à s'extirper de la zone négative, à savoir Julius Bär (+2,25%), Temenos (+0,8%), Geberit (+0,4%) et Swiss Life(+0,1%).

Alcon (-7,2%) représentait le plus gros perdant de la matinée, devant Sonova (-6,9%), le poids lourd Roche (-6,77%) et Lafargeholcim (-6,6%).

Autre valeur prépondérante de la cote, Novartis lâchait pas moins de 4,7%, accompagné par Credit Suisse (-4,7%), encore une fois à la traîne. UBS se montrait plus résistant, se repliant de 0,4% seulement. Le chef des finances du numéro un bancaire helvétique, Kirt Gardner, s'est voulu rassurant dans une présentation effectuée en matinée à Londres

Clariant (-5,3%) a annoncé une collaboration avec le britannique Floreon dans les emballages en parallèle au report de son assemblée générale.

ABB (-4,1%) a lui fait part du maintien de son assemblée générale à la date prévue, mais en l'absence de ses propriétaires. SGS, qui en fera de même, se repliait moins fortement (-0,7%).

Le gestionnaire d'actifs zougois Partners Group (-1,00%) a indiqué qu'il allait procéder ces prochaines semaines à un rachat d'actions en propre dans le cadre de son programme annuel, pour un montant de 170 millions de francs suisses. Nestlé (-2,6%), se révélait plus solide que la moyenne.

Du côté du marché élargi, alimenté par quelques éparses informations d'entreprises, Medacta (-15%) a indiqué que Marco Gadola quittera son conseil d'administration, qu'il a intégré en janvier. L'ex-directeur du groupe Straumann ne sera pas candidat à sa réélection lors de l'assemblée générale du 19 mai.

Evolva (-14,7%) naviguait aussi en eaux troubles. L'entreprise pharmaceutique bâloise a réduit sa perte annuelle et augmenté nettement son chiffre d'affaires grâce aux produits développés. Pour l'année en cours, les ventes des produits devraient progresser et l'utilisation des liquidités augmenter.

Addex (-8,9%) chutait aussi lourdement, le laboratoire se voyant contraint de reporter son étude pivot pour le traitement expérimental Dipraglurant, dans l'indication contre la dyskinésie induite par les traitements à la lévodopa administrés aux malades de Parkinson.

BKW (-2,1%) faisait en revanche mieux, sans toutefois échapper à la curée. Les ex-Forces motrices bernoises ont quasiment doublé leur bénéfice net l'année dernière, signant le meilleur résultat de leur histoire, et ce malgré des prix maintenus à un niveau très bas, qui devraient remonter cette année.

Parmi les gagnants du jour, Schlatter, qui a confirmé mardi son passage à vide en 2019 et dont le titre a sombré, se reprenait (+39,2%). Meyer Burger était aussi en mode reprise (+15,3%), tout comme Zur Rose (+8,1%).

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