Zurich (awp) - La Bourse suisse évoluait toujours dans le vert mardi en fin de matinée, mais avait cédé une bonne partie des gains engrangés dans les premiers échanges. Après avoir entamé la séance au-dessus des 8800 points, le SMI des valeurs vedettes est retombé sous cette marque symbolique et semble avoir été rattrapé par les inquiétudes conjoncturelles.

"Le déclin des exportations chinoises vers deux de ses principaux marchés, l'Allemagne et le Japon, laissent augurer d'un ralentissement de plus grande ampleur au niveau mondial", relèvent les analystes de CMC Markets, relevant au passage que les deux pays industriels pourraient bien être entrés en récession au 4e trimestre.

A Londres, les députés se prononceront dans la soirée sur le sort l'accord de divorce conclu avec Bruxelles, à moins de trois mois de la date prévue de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE).

Dans l'éventualité, jugée plus que probable, d'un rejet, le pays entrera "en territoire inconnu", a prévenu de la Première ministre Theresa May, mettant en garde contre une sortie sans accord ou le maintien du pays au sein de l'UE.

"La question n'est pas de savoir si la Première ministre May va perdre, mais plutôt quelle va être l'ampleur du revers", commentent les analystes d'Accendo Markets, qui s'étonnent de la fermeté affichée par la livre britannique, baromètre de l'humeur des investisseurs vis-à-vis du Brexit.

L'Allemagne a enregistré en 2018 un excédent budgétaire record de 59,2 milliards d'euros, représentant 1,7% de son produit intérieur brut (PIB), contre 34 milliards dégagés l'an passé. La croissance du PIB en revanche a nettement ralenti, pénalisée par son commerce extérieur sur fond de tensions protectionnistes.

En France au contraire, le déficit budgétaire a atteint 76,1 milliards d'euros, moins que le niveau prévu par le gouvernement dans son budget, mais supérieur de 8,3 milliards à celui de 2017, alors que l'inflation a une nouvelle fois ralenti en décembre.

A 10h40, le Swiss Market Index (SMI) progressait de 0,42% à 8797,03 points, après avoir frôlé les 8840 points. Le Swiss Leader Index (SLI) s'étoffait de 0,43% à 1358,22 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) gonflait de 0,42% à 10'261,74 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 avançaient et sept reculaient.

Geberit (-1,3%) continuait de tenir la lanterne rouge, dans la foulée d'une nouvelle rétrogradation. Après Goldman Sachs et UBS, Berenberg préconise à son tour de se défaire du titre du spécialiste des techniques sanitaires.

Swiss Re (-1,1%) prévoit de comptabiliser sur le quatrième trimestre 2018 des débours de 1,0 milliard de dollars pour les catastrophes naturelles, auxquels s'ajouteront quelque 300 millions pour les désastres générés par l'homme. Sur l'ensemble de l'exercice écoulé, la facture des dégâts toutes causes confondues doit s'établir à 2,9 milliards.

Après avoir ouvert en territoire positif, la porteur Swatch (-0,9%), qui a vu sa recommandation dégradée à "sell" par Société Générale, était passée au rouge. La banque hexagonale a également raboté l'objectif de cours de la nominative Richemont (+0,03%), qui se maintenait juste au-dessus de la ligne de flottaison.

A l'autre extrémité du tableau, la volatile AMS (+2,8%) dominait toujours le classement, sans nouvelle particulière, talonnée par Partners Group (+2,7%). Le spécialiste zougois du capital-investissement a vu ses actifs sous gestion bondir de près de 20% en 2018 pour atteindre 72,8 milliards d'euros, une croissance supérieure aux attentes du marché.

En verve dans les premiers échanges, les bancaires Credit Suisse (+0,4%) et UBS (+0,3%) évoluaient désormais peu ou prou dans le sillage du marché.

Les poids lourds progressaient en ordre dispersé, les pharma Novartis et Roche prenant respectivement 0,9% et 0,8%, alors que Nestlé (+0,1%) se maintenait péniblement à l'équilibre.

Sur le marché élargi, le chocolatier Lindt&Sprüngli (bon de participation -4,0%) a publié des ventes annuelles légèrement inférieures aux projections des analystes et a raboté ses objectifs de croissance à moyen terme.

Le fabricant d'implants dentaires Straumann (-1,6%) a nommé Guillaume Daniellot pour succéder à Marco Gadola à la tête du groupe en début d'année prochaine, lorsque le patron sortant briguera un mandat au conseil d'administration.

buc/fr