Zurich (awp) - La Bourse suisse a fortement reculé lundi. L'indice vedette SMI a chuté largement sous la barre des 9400 points. Les autres places européennes ont elles aussi fléchi, plombées par les récents événements autour du conflit sino-américain.

A New York, Wall Street n'échappait pas à la morosité ambiante et les trois indices chutaient fortement en matinée. Le ton est monté durant le week-end dans le conflit sino-américain. Donald Trump a notamment promis une situation "bien pire" si la négociation devait se poursuivre au cours de son éventuel second mandat de président. Lundi, il a conseillé à la Chine de ne pas "répliquer" aux nouvelles taxes douanières imposées par les Etats-Unis, prédisant qu'une escalade dans cette guerre commerciale "ne ferait qu'empirer les choses".

Ces menaces n'ont pas empêché la Chine d'annoncer, en mesures de représailles, une augmentation à partir du 1er juin de ses droits de douane sur des produits américains représentant 60 milliards de dollars d'importations annuelles.

"On était préparé à ce que les négociations ne parviennent pas forcément à un succès vendredi, mais pas à ce durcissement du ton de Donald Trump dans ses tweets et à l'annonce de mesures de rétorsion chinoises", a commenté Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. "La question maintenant est de savoir si on parvient à un accord en deux semaines ou si ces évolutions traduisent un réel échec", a-t-il ajouté.

Le SMI a terminé en baisse de 1,16% à 9363,18 points, avec un plus bas à 93 et un plus haut à 9475,57. Le SLI a cédé 1,60% à 1451,45 points et le SPI 1,17% à 11'330,82 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seule Roche (stable) n'a pas fini en rouge.

La volatile AMS (-8,6%) a terminé lanterne rouge, suivie par Logitech (-3,9%) et Credit Suisse (-2,7%).

Julius Bär (-2,5%) et UBS (-2,1%) ont aussi souffert, tout comme les valeurs du luxe Swatch (3,6%) et Richemont (-2,6%).

Goldman Sachs a relevé l'objectif de cours de Credit Suisse et confirmé "buy" après avoir revu à la hausse ses estimations pour les places financières dans leur ensemble. La banque américaine a aussi relevé l'objectif d'UBS, avec confirmation de recommandation "neutral". Barclays a en revanche abaissé l'objectif de cours et confirmé "underweight", jugeant notamment que le marché est trop optimiste pour ce qui est de l'évolution des bénéfices de la banque aux trois clés.

Les poids lourds Novartis (-1,7%), Nestlé (-0,1%) et Roche (stable) ont plus ou moins limité la casse. Novartis a concédé que sa filiale Sandoz faisait partie de la vingtaine de producteurs de génériques visée par une plainte collective d'Etats américains pour entorse à la libre concurrence. Le géant bâlois a aussi offert aux assureurs maladie américains des rabais pour sa nouvelle thérapie génique contre la maladie musculaire SMA. Il veut garantir que les assureurs s'engagent à prendre en charge les frais de traitement.

Sur le marché élargi, Polyphor (-20,2% à 10,54 francs suisses) poursuivait sa dégringolade, après avoir déjà vu s'évaporer la moitié de sa capitalisation boursière en fin de semaine dernière. Les investisseurs semblent ne guère pardonner le coup d'arrêt infligé par l'Agence sanitaire américaine (FDA) à l'un des deux piliers de développement de la biotech bâloise.

Deutsche Bank a élagué l'objectif de cours à 17 francs suisses, contre près de 70 francs suisses, soulignant que les autres produits expérimentaux devront faire leurs preuves avant que puisse se rétablir un semblant de confiance. L'entreprise était entrée en Bourse il y a pile un an au prix de 38 francs suisses par titre.

Panalpina (-2,0%) et son repreneur danois DSV ont détaillé le calendrier pour la souscription de l'offre du premier sur le capital du second.

Orascom Development Holding (-2,3%) a dégagé sur l'entame de 2019 son premier bénéfice net trimestriel depuis 2015. La ZKB souligne que si l'entame de l'exercice en cours est prometteuse, la suite demeure teintée de nombreuses incertitudes.

Le producteur de compléments alimentaires Hochdorf (-4,6%) a émis un avertissement sur résultats pour le second semestre.

Du bon côté de la barre, Mobilezone (+4,0%) avait annoncé vendredi soir l'acquisition de l'allemand SH Telekommunikation.

rp/ck