Zurich (awp) - La Bourse suisse a fortement reculé mardi. Le SMI, qui avait encore effleuré la barre des 10'000 points la veille en séance, est repassé sous celle des 9900 points. La saison des résultats a retenu l'attention des investisseurs avec les données de plusieurs "seconds couteaux" et avant les chiffres de Credit Suisse, Swiss Re et LafargeHolcim mercredi.

A New York, Wall Street perdait du terrain en matinée. Les investisseurs doutaient de la conclusion d'un accord commercial après une nouvelle salve de Donald Trump contre la Chine. Ils hésitaient aussi avant la réunion de la Réserve fédérale (Fed) qui devrait annoncer une baisse de taux pour la première fois depuis 2008.

"Il est toujours difficile de savoir ce qui relève vraiment de la situation des négociations ou de la rhétorique pour mieux négocier", a souligné Art Hogan de National Holdings. "Mais il est clair qu'on n'anticipe plus de réelles avancées sur le front du commerce entre les Etats-Unis et la Chine cette semaine", a-t-il ajouté.

Quant à la Fed, cet expert a relevé que l'important "est de savoir comment la Fed va se positionner après ce qui sera sa première baisse de taux en dix ans". "Est-ce que ce sera juste une baisse et ensuite on passera de nouveau à une situation évoluant au gré des statistiques économiques ou la Fed va-t-elle signaler qu'elle s'apprête à baisser de nouveau les taux plus tard dans l'année?"

Le SMI a terminé en recul de 0,80% à 9890,90 points, avec un plus bas à 9842,59 et un plus haut à 9972,12. Le SLI a cédé 0,88% à 1517,46 points et le SPI 0,68% à 12'027,05 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 27 ont reculé et trois avancé.

Le petit groupe des gagnants se compose d'AMS (+4,1%), ABB (+1,4%) et Julius Bär (+0,8%)

Selon Bloomberg, le patron du groupe suédois Sandvik, Bjorn Rosengren, pourrait occuper le poste vacant à la direction d'ABB. Les analystes de Vontobel ont pour leur part relevé l'objectif de cours du fabricant autrichien de microprocesseurs.

Si Julius Bär a fini dans le vert, ses deux grandes soeurs font partie des plus gros perdants du jour: Credit Suisse (-2,5%) a fini lanterne rouge, précédant UBS (-2,0%) et Swiss Re (-1,8%).

La banque aux deux voiles dévoile ses résultats partiels mercredi. Au vu de la performance de la concurrence et des conditions de marché, le deuxième partiel ne devrait pas avoir été des plus faciles, selon les analystes. Selon des courtiers, les deux grandes banques ont souffert de craintes de baisse des taux.

Swiss Re publie aussi ses chiffres semestriels mercredi. Les analystes s'attendent à un net recul du résultat net. Le numéro deux mondial du secteur a subi une série de mauvais coups, en particulier dans l'assurance primaire pour entreprises (Corso ou Corporate Solutions), talon d'Achille depuis un certain temps.

LafargeHolcim (-1,8%) dévoile aussi ses données mercredi. Les analystes prévoient un ralentissement de la croissance au 2e trimestre. Sur les trois premiers mois de l'année, le géant franco-suisse était parvenu à étoffer ses ventes trimestrielles et à améliorer nettement sa rentabilité opérationnelle.

Dans le camp des poids lourds, Nestlé (-0,1%) a un temps fait partie des rares gagnants. Les deux pharma Novartis (-0,9%) et Roche (-0,6%) ont en revanche nettement reculé.

L'activité a été beaucoup plus animée sur le marché élargi, avec de nombreuses annonces et résultats financiers.

GAM (+5,7%) a confirmé une perte nette de 13,6 millions de francs suisses au premier semestre et a annoncé procéder à un remaniement de ses instances dirigeantes.

SIG Combibloc (+4,1%) a retrouvé les chiffres noirs au premier semestre, dégageant un bénéfice net de 25,2 millions d'euros contre une perte de 47,6 millions un an plus tôt.

Kardex (-0,4%) a augmenté recettes et rentabilité en première partie d'année. Grâce à des carnets de commandes bien remplis, le groupe zurichois entrevoit le second semestre avec optimisme.

Dufry (-2,0%) a cédé du terrain. Alors que les ventes du détaillant hors taxe ont progressé, le groupe bâlois a essuyé une perte nette de 99,9 millions de francs suisses, contre un bénéfice net de 13,7 millions douze mois auparavant.

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