Zurich (awp) - La Bourse suisse poursuivait sur le chemin de la cave mercredi en fin de matinée, contaminée dès les premiers échanges par un accès de pessimisme en provenance des Etats-Unis. Wall Street a clôturé la séance de mardi en baisse marquée, les détenteurs de capitaux s'inquiétant alors des conséquences de l'éventuel lancement d'une procédure de destitution à l'encontre de Donald Trump, soupçonné d'avoir commandité à l'Ukraine une enquête contre son rival politique Joe Biden en vue des prochaines élections présidentielles fin 2020.

Les démocrates ont depuis confirmé ces craintes par la voix de leur représentante en cheffe à la chambre des représentants, Nancy Pelosi.

Sur le front des fondamentaux économiques, l'agenda du jour ne comprend guère que des données sur le marché du logement ou les stocks de brut au pays de l'oncle Sam.

L'indicateur de confiance des milieux financiers pour l'économie helvétique à moyen terme compilé par Credit suisse et la CFA Society Switzerland en septembre trahit une généralisation du pessimisme du mois dernier, quand bien même l'ampleur des difficultés à venir a été revue à la baisse.

A 10h42, le Swiss Market Index (SMI) s'affaissait de 1,42% à 9849,18 points, s'enfonçant ainsi sous le plancher des 9900 points crevé dans la matinée. Le Swiss Leader Index (SLI) abandonnait 1,72% à 1501,19 points et le Swiss Performance Index (SPI) 1,42% à 11'968,87 points. Sur les trente plus grosses valorisations, seul Zurich Insurance (+0,1%) parvenait à se maintenir au-dessus de la ligne de flottaison.

Habitué aux lanternes rouges comme aux échappées en solitaire, AMS sombrait de 4,8%. Autre valeur technologique, le fabricant d'accessoires et périphériques informatiques Logitech cédait 3,6%.

Richemont (-3,2%) complétait le trio de queue, après avoir essuyé une dégradation de recommandation. HSBC préfère adopter une position neutre sur le titre du gestionnaire genevois de marques de luxe. L'horloger biennois Swatch (-2,7%) faisait comparativement presque bonne figure.

La Banque royale du Canada (RBC) a recalé l'action Nestlé (-1,5%) à "underperform", doutant de la capacité du paquebot alimentaire à renouer durablement avec le "modèle Nestlé" de croissance annualisée à brève échéance. Les deux poids lourds pharmaceutiques Novartis et Roche avaient abandonné toute velléité de résistance, reculant respectivement de 1,3% et 0,7%. Le bon de jouissance n'en offrait pas moins la deuxième moins mauvaise performance du moment.

A trois clés ou à deux voiles, les navires amiraux du secteur bancaire UBS (-2,3%) et Credit Suisse (-3,1%) prenaient l'eau.

Le béhémoth des matériaux de construction Lafargeholcim (-1,5%) ajoutera dès octobre un visage vert et responsable à son équipe exécutive, avec la nomination de Magali Anderson au poste nouvellement créé de directrice durabilité.

Le chimiste de spécialités Clariant (-2,0%) a mis au point en collaboration avec son homologue saoudien Sabic - accessoirement actionnaire de référence - et le chimiste-pharmacien allemand Merck KGaA un nouveau film d'emballage, présenté comme moins polluant et mieux recyclable.

Sur le marché élargi, la Banque cantonale de Glaris (GLKB) s'illustrait en grappillant 0,3%, après s'est résignée à retirer son offre de conseil automatisé en placements "Investomat" - lancée en 2015 - par manque d'engouement de la part de ses clients.

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