Zurich (awp) - La Bourse suisse évoluait nettement dans le rouge lundi matin, à l'image de l'ensemble des principales places européennes, alors que le risque de voir s'étendre la guerre commerciale est monté d'un cran juste avant le week-end. Après s'être de nouveau rapproché dangereusement de la barre symbolique des 8500 points, le SMI s'est quelque peu repris.

Vendredi, le président américain Donald Trump a menacé d'imposer une taxe douanière de 20% sur les voitures européennes importées aux Etats-Unis, après l'entrée en vigueur de droits de douane additionnels sur le Vieux Continent sur des dizaines de produits américains.

Par ailleurs, Bloomberg a rapporté lundi que Washington a concocté une série de mesures permettant de considérer toute prise de participation chinoise dans des entreprises technologiques US comme des menaces pour la sécurité du pays.

Les opérateurs ont suivi l'escalade entre Washington et Pékin et "il est probable qu'on assiste à quelque chose de similaire avec Bruxelles", prédisent les experts de CMC Markets dans leur commentaire, soulignant que l'industrie automobile allemande est au coeur de l'Europe, et que l'inconstant locataire de la Maison Blanche n'aura aucun scrupule à en faire sa cible.

En Allemagne, le moral des entrepreneurs allemands a reculé en juin à 101,8 points, contre 102,3 points le mois précédent. Dans l'après-midi, on attend aux Etats-Unis la publication des logements neufs pour le mois de mai.

Les avoirs à vue déposés auprès de la Banque nationale suisse (BNS) ont augmenté la semaine dernière de 0,2 milliards de francs suisses à 576,7 milliards.

Peu après 10h30, le SMI chutait de 0,89% à 8540,09 points, après avoir marqué un plus bas à 8522,55. Le SLI se délestait de 0,95% à 1418,72 points et l'indice élargi SPI de 0,80% à 10'252,39 points. Parmi les 30 principales cotations, 26 pointaient dans le rouge, contre seulement quatre dans le vert.

Roche (+0,1%) faisait figure de rescapé. Le poids lourd pharmaceutique a enregistré des résultats positifs avec l'immunothérapie Tecentriq (atezolizumab) contre une forme spécifique de cancer du poumon. Le traitement, combiné à une chimiothérapie à base de carboplatine et d'étoposide, permet d'améliorer le taux de survie des patients.

Parmi les gagnants figuraient également Clariant (+2,3%) et Sonova (+0,3%), sans nouvelles spécifiques, ainsi que de justesse Kühne+Nagel (+0,03%).

Les deux autres mastodontes de la cote, Novartis (-1,0%) et Nestlé (-0,6%) n'étaient d'aucun secours.

L'assureur Swiss Life (-0,8%) a racheté la société allemande Beos, spécialisée dans l'investissement immobilier d'entreprise, une acquisition qui devrait lui permettre de renforcer sa position vis-à-vis des clients institutionnels outre-Rhin.

Adecco (-1,3%) a vu son objectif de cours raboté par Jefferies, qui pointe du doigt la faiblesse des récentes données conjoncturelles en France et en Allemagne.

Lanterne rouge du classement SMI/SLI, la volatile Aryzta chutait de 3,9%. Le boulanger industriel a désigné Rhona O'Brian pour prendre la direction des affaires juridiques.

Sur le marché élargi, Leclanché (stable) a reçu de son principal actionnaire, le fonds Fefam, le feu vert pour un investissement de 20 millions de francs suisses en vue de la création d'une coentreprise en Inde.

Polyphor (+8,5%) était porté par l'entame de la couverture de la part d'UBS et de Deutsche Bank. Les deux géants bancaires préconisent l'achat du titre. L'analyste de la banque aux trois clés estime qu'au cours des 12 à 18 prochains mois, la société devrait publier des nouvelles encourageantes pour son candidat Balixafortide et son fer de lance Murepadavin.

L'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) a décidé de réexaminer l'ordonnance qui régit les taxes d'aéroport de Flughafen Zürich (-1,9%). Une hausse des sommes transférées des recettes hors aviation vers le secteur aérien réglementé est envisagée.

Après le fabricant de machines Klingelnberg (-0,6%) mercredi dernier, le groupe de luxe Lalique faisait ses premiers pas sur SIX à 51,7 francs suisses, légèrement supérieur à son cours de clôture de vendredi sur la Bourse de Berne, où le titre était jusque-là coté.

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