Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note nettement positive jeudi après-midi. Le SMI est repassé au-dessus de la barre symbolique des 8800 points et s'y est maintenu finissant de peu sous le plus haut du jour. La séance a été marquée par une volée de résultats trimestriels, notamment ceux des "blue chips" Schindler et Roche.

A New York, Wall Street gagnait du terrain en début de séance, grâce à un apaisement des tensions sur les taux d'intérêt de la dette américaine et aux bons résultats de plusieurs entreprises, Facebook en tête.

Les principaux indices de Wall Street connaissaient une semaine toutefois difficile, "attaqués par une multitude de craintes exagérées", selon Sam Stovall de CFRA: "les revenus des entreprises atteignent un pic, l'inflation est prête à exploser, les taux d'intérêt sont sur la voie d'une forte augmentation, les techs rappellent le souvenir des années 2000", a égrené le spécialiste.

Dans la zone euro, confrontée à une accumulation de risques sur la croissance, la Banque centrale européenne (BCE) s'est accordé un sursis jeudi avant d'amorcer la fin de son vaste soutien à l'économie. Elle a maintenu ses taux directeurs au plus bas et confirmé jusqu'en septembre, et "au-delà si nécessaire", son programme de rachats de dette publique et privée, le "QE", à un rythme de 30 milliards d'euros par mois.

En conférence de presse, Mario Draghi a dit observer une "certaine modération" de la croissance en zone euro et s'est inquiété des "menaces protectionnistes" qui s'aggravent, brossant un tableau plus pessimiste qu'auparavant. "Après plusieurs trimestres de croissance plus élevée que prévu, les informations disponibles depuis notre dernière réunion début mars semblent indiquer une certaine modération", a-t-il déclaré.

Au niveau des informations macroéconomiques, le moral des consommateurs allemands devrait légèrement s'atténuer en mai en raison d'un climat géopolitique anxiogène, selon l'étude mensuelle de l'institut GfK, qui met en avant l'intensification de la confrontation de l'Occident avec la Russie dans le conflit syrien.

Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont tombées à un plus bas depuis 1969. Le ministère du travail en a recensé 209'000 alors que les analystes tablaient sur 225'000.

Les commandes de biens durables ont continué leur progression en mars. Elles se sont élevées à 254,9 milliards de dollars en données corrigées des variations saisonnières, grimpant de 2,6% alors que les analystes s'attendaient à ce qu'elles avancent de 1,9%.

Le SMI a terminé en hausse de 1,08% à 8835,03 points, avec un plus haut à 8836,84 et un plus bas à 8725,17. Le SLI a pris 1,16% à 1462,22 points et le SPI 1,16% à 10'470,85 points. Sur les trente valeurs vedettes, seule Swiss Life (-3,0% ou 10,60 francs suisses) a fini dans le rouge. Le titre était traité hors dividende de 13,50 francs suisses.

En tête des gagnants, on trouve Partners Group (+2,8%), Vifor (+2,5%) et Julius Bär (+2,4%. Lonza (+2,1%) a aussi gagné plus de 2%.

Aux bancaires, derrière Julius Bär, Credit Suisse et UBS ont gagné respectivement 1,3% et 1,5%.

Schindler (bon de participation +0,5%) a vu ses résultats progresser nettement au premier trimestre et a confirmé ses objectifs de croissance pour l'exercice en cours. Dans leurs commentaires, les analystes manifestent toutefois quelques réserves quant à l'évolution de la marge opérationnelle (Ebit).

Roche (+0,2%) a publié des chiffres trimestriels supérieurs aux attentes du marché et des prévisions marginalement relevées pour l'ensemble de l'exercice. Le laboratoire rhénan a enregistré une croissance de 5% grâce aux contributions de l'Ocrevus contre la sclérose en plaques et de l'anticancéreux Perjeta. Les analystes ont pointé du doigt la pression sur les revenus occasionnée par le lancement de biosimilaires.

Novartis (+1,1%) et Nestlé (+1,6%) ont fait nettement mieux. Mercredi soir, la multinationale veveysane avait annoncé l'inauguration au Chili d'un nouveau site de production de croquettes pour animaux, qui a nécessité un investissement de 120 millions de dollars.

Clariant (+1,0%) a repris des couleurs. Bernstein a revu à la hausse son objectif de cours pour le chimiste de Muttenz, mais confirme sa recommandation "underperform".

Sur le marché élargi, le fabricant d'implants dentaires Straumann (+3,9%) a entamé l'exercice 2018 sur les chapeaux de roue, à la faveur d'acquisitions mais également au niveau organique. Molecular Partners (-0,8%) et Bucher Industries (-0,7%) ont également publié leurs chiffres trimestriels.

L'autorité allemande de surveillance des marchés financiers (Bafin) a lancé un avertissement sur des recommandations d'achat d'actions de la société Asmallworld (-28%). L'autorité soupçonne que ces recommandations se basent sur des données incorrectes et trompeuses. Elle suppute aussi des conflits d'intérêts. Elle a ouvert une enquête. Le patron de la société a affirmé que cette dernière n'a rien à voir avec les recommandations et a regretté la décision du Bafin.

rp/ol