Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé nettement dans le rouge lundi. Le SMI, qui avait encore tenté une timide percée dans le vert en début de séance, a lourdement chuté par la suite, repassant sous la barre des 9600 points. Il s'est un peu repris en seconde moitié d'après-midi, sans toutefois pouvoir repasser au-dessus de ce niveau.

A New York, Wall Street perdait du terrain en matinée, le secteur technologique étant particulièrement affecté par les dernières mesures américaines contre le groupe chinois Huawei. Dans la foulée de ces mesures, Google a annoncé qu'il coupait les ponts avec cet équipementier, dont les smartphones notamment ne bénéficieront plus des mises à jour d'Android.

Selon Bloomberg, plusieurs fournisseurs américains majeurs comme le géant des micro-processeurs Intel, le fabricant de puces Qualcomm ou encore Broadcom ont informé leurs employés qu'ils cesseraient, eux aussi, de fournir Huawei jusqu'à nouvel ordre.

Les tensions entre Washington et Téhéran connaissent par ailleurs un nouvel accès de fièvre depuis une dizaine de jours après l'annonce d'un renforcement de la présence militaire américaine au Moyen-Orient pour faire face à de présumées "menaces" iraniennes. Elles ont réveillé les craintes d'un affrontement entre l'Iran et les Etats-Unis ou certains des alliés régionaux de Washington comme l'Arabie saoudite ou les Emirats arabes unis, et de ses éventuelles conséquences économiques.

Le SMI a fini en recul de 0,80% à 9582,08 points, avec un plus bas à 9536,04 et un plus haut à 9666,39. Le SLI a cédé 1,12% à 1477,43 points et le SPI 0,80% à 11'578,95 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 4 ont progressé et le reste a reculé.

Les gagnants du jour sont Swisscom (+0,9%), Schindler (+0,8%), Swiss Re (+0,7%) et Richemont (+0,3%).

Après la publication des résultats annuels du groupe genevois de marques de luxe, plusieurs analystes ont revu leur copie et, pour la plupart, augmenté l'objectif de cours. Bryan Garnier fait exception, qui a réduit l'objectif de cours, mais confirmé "buy". Swatch (-2,4%) a en revanche nettement reculé.

AMS (-13,4%) a fini lanterne rouge, et de loin. Le titre a souffert des récents développements autour de Huawei. Les autres gros perdants sont Julius Bär (-4,7%) et Lafargeholcim (-4,6% ou 2,48 francs suisses) L'action du cimentier était traitée hors dividende de 2 francs suisses.

UBS a abaissé la recommandation pour Julius Bär à "neutral" de "buy" et réduit l'objectif de cours. L'action s'est appréciée de 27% depuis le début de l'année, a relevé l'analyste qui se montre plus circonspect en ce qui concerne les afflux d'argent nouveau, les marges brutes ainsi que les coûts, et signale un profil opportunité/risque plus équilibré qui justifie la rétrogradation.

Autre valeur techno, Logitech (-3,0%) a aussi souffert de l'affaire Huawei et n'a pas profité de la promesses de relèvement de dividende. Pour l'exercice 2018/19, clos fin mars, le groupe valdo-californien a l'intention de relever le dividende d'environ 10% à un versement total de 121,8 millions de francs suisses. Les actionnaires devront avaliser leur rémunération lors d'une assemblée générale cet automne.

Dans le camp des poids lourds Novartis (-1,4%) a pesé sur l'indice. Nestlé (-0,5%) et Roche (-0,1%) ont mieux résisté.

Seule information notable de la matinée, Givaudan (-1,2%) poursuit ses emplettes. Le spécialiste des arômes et parfums a racheté le vietnamien Golden Frog afin de renforcer sa présence dans les ingrédients naturels et en Asie-Pacifique.

Sur le marché élargi, Valiant (-2,9% ou 3,20 francs suisses ) et VAT (-7,6% ou 9,15 francs suisses) étaient traités hors dividende de respectivement 4,40 et 4,0 francs suisses.

Addex (-4,0%) a souffert après une augmentation de capital de quelque 4,28 millions de nouveaux titres.

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