Zurich (awp) - La Bourse suisse a encore perdu du terrain vendredi, après le coup de mou de la veille. Son indice phare SMI a dans un premier temps ouvert largement dans le vert, avant de fléchir continuellement jusqu'à la mi-journée, puis de se mettre à évoluer en dents de scie dans le rouge et de replonger, dans le sillage de Wall Street. Entre son plus haut et son plus bas, l'indice vedette de SIX a oscillé de près de 200 points.

A New York, Wall Street perdait du terrain en matinée, vraisemblablement en raison de la propagation du coronavirus chinois.

Plusieurs analystes se montraient cependant perplexes sur les raisons du repli, étant donné la hausse des indices observée la veille peu avant la clôture après des annonces de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le coronavirus.

"Cela nous coûte de le dire, mais l'excuse principale aujourd'hui, ce sont les inquiétudes autour du coronavirus", a commenté Patrick O'Hare de Briefing. "Ces mêmes inquiétudes semblaient avoir été éliminées hier avec le rebond de fin de séance", a-t-il ajouté.

Le SMI a fini en recul de 1,13% à 10'627,88 points, avec un plus bas à 10'616,81 et un plus haut à 10'815,62 points. Le SLI a cédé 1,15% à 1627,82 points et le SPI 1,09% à 12'870,99 points. Sur les 30 valeurs vedettes, SGS (+0,1%) a été le seul à tirer les marrons du feu.

Les principaux perdants du jour sont AMS (-4,2%), Logitech (-2,2%) et Richemont (-2,0%). Tous trois ont probablement souffert des craintes de voir l'économie tousser dans le sillage de la propagation du coronavirus chinois. Au lendemain de la correction qui a suivi la publication de ses chiffres annuels, l'autre valeur du luxe Swatch (-0,5%) a mieux résisté.

Les poids lourds Nestlé et Novartis (chacun -1,2%) ont pesé sur l'indice, alors que Roche (-0,9%) a fait à peine mieux que le marché.

La filiale de Novartis Sandoz a bouclé la reprise annoncée en novembre dernier des activités japonaises de son homologue sud-africain Aspen Pharmacare. L'accord conclu à l'époque prévoyait le versement initial de 300 millions d'euros assorti d'un paiement différé d'au maximum 100 millions d'euros.

Le Venclyxto (venetoclax) - développé conjointement par Roche et Abbvie - a obtenu du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) une recommandation pour une extension d'indication en combinaison avec l'obinutuzumab, commercialisé par Roche sous les marques Gazyva et Gazyvaro.

Le groupe a par ailleurs prévenu que sa palette de traitements antigrippaux, conçus pour combattre des formes spécifiques de virus, ne sera probablement pas efficace contre l'épidémie de coronavirus pour laquelle l'OMS a déclaré une urgence sanitaire internationale.

Les bancaires Credit Suisse (-1,7%), Julius Bär (-0,80%) et UBS (-0,55) n'ont pas échappé à la tendance.

Julius Bär dévoile ses résultats annuels lundi. La publication devrait être largement éclipsée par le point attendu sur la stratégie de la part du nouveau patron Philipp Rickenbacher. Les analystes anticipent une diminution du bénéfice net ajusté des éléments non récurrents et des amortissements.

Sur le marché élargi, Orascom Development Holding (-3,8%) a annoncé le décès soudain de son directeur général Khaled Bichara, suite à un "accident".

Stadler Rail (-3,8%) a poursuivi sa croissance l'an dernier, mais la marge opérationnelle est attendue en baisse à 6%. Les entrées de commandes ont bondi de 60% au regard de 2018, à plus de 5 milliards de francs suisses, et le fabricant de matériel ferroviaire thurgovien a vu ses revenus s'envoler.

KWE Beteiligungen a cédé sa participation dans Zur Rose (-4,2%). La société de participations contrôlée par Corisol, holding de la famille Frey, s'est séparée de ses titres représentant 10,8% du capital-actions de Zur Rose pour 103 millions de francs suisses.

Lem (+2,4%) a généré une légère croissance au 3e trimestre de son exercice décalé 2019/20 (octobre à décembre) et confirmé ses objectifs annuels, malgré le ralentissement dans l'industrie automobile.

rp/buc