Zurich (awp) - La Bourse suisse était toujours à la peine lundi à l'approche de la mi-journée, grevée comme ses homologues européennes par l'envolée des prix du pétrole après une série d'attaques en Arabie saoudite, qui a encore un peu plus détérioré l'ambiance sur les marchés financiers, déjà échaudés par les incertitudes du Brexit et du litige commercial sino-américain.

Les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l'Iran et qui font face depuis cinq ans à une coalition militaire menée par Riyad, ont revendiqué les attaques perpétrées samedi contre les installations d'Aramco.

Les Etats-Unis, où le président Donald Trump a annoncé dimanche avoir autorisé l'utilisation de réserves stratégiques de pétrole, se sont déclarés "prêts à riposter" aux attaques qui ont diminué de moitié la production de pétrole saoudienne, entraînant une flambée de plus de 10% des prix de l'or noir.

"Si les risques d'approvisionnement sont minimes, compte tenu des hauts niveaux de stocks commerciaux mondiaux et des réserves stratégiques, la montée des risques de réplique à l'égard de l'Iran créé un climat d'incertitude à même d'entretenir une extrême volatilité des cours", relève l'économiste Véronique Riches-Flores.

Par ailleurs "la nervosité sera aussi de mise à deux jours de la réunion de la Fed où Jerome Powell devrait annoncer, à contrecoeur, une nouvelle baisse des taux directeurs américains", estiment les experts de MSG.

Au chapitre macro-économique, la Chine a vu sa production industrielle fortement ralentir en août, son taux de croissance tombant à 4,4% sur un an, soit sa plus faible progression en 17 ans. En juillet, elle avait augmenté de 4,8%. Les analystes tablaient sur une augmentation de 5,2% de la production industrielle et de 7,9% des ventes de détail.

Peu après 10h45, le Swiss Market Index (SMI) s'étiolait de 0,56% à 9990,93 points, après avoir brièvement refranchi la barre des 10'000 points. Le Swiss Leader Index (SLI) cédait 0,68% à 1538,64 points, et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,55% à 12'103,65 points. Parmi les 30 valeurs vedettes, toutes étaient dans le rouge, à l'exception de Sonova (+0,4%) et Geberit (+0,2%), sans nouvelles particulières.

AMS (-4,3%) tenait toujours la lanterne rouge. Le fabricant de semi-conducteurs autrichien a abaissé le seuil d'acceptation pour la reprise controversée du groupe allemand Osram. Une assemblée extraordinaire se tiendra fin octobre pour voter sur l'augmentation de capital destinée à financer l'opération.

Roche (-0,2%), qui tient aujourd'hui à Londres sa journée des investisseurs, a obtenu le feu vert de l'Agence américaine des médicaments (FDA) pour la commercialisation de son système de diagnostic Cobas. Le groupe rhénan se dit serein face à la concurrence et anticipe une quinzaine de moteurs de ventes (blockbusters) sur le marché en 2020.

Les deux autres poids lourds de la cote Nestlé (-0,4%) et Novartis (-0,8%) évoluaient également dans le rouge.

Swiss Life (-1,3%) perdait des plumes après un abaissement de recommandation de JPMorgan, qui conseille de sous-pondérer le titre.

Kepler Cheuvreux a relevé son objectif de cours pour Givaudan (-0,4%) mais raboté celui de Clariant (-0,8%).

Alcon (-0,05%) évoluait juste sous la ligne de flottaison après avoir vu le sien rehaussé par Berenberg, qui voit dans un la spin off de Novartis un potentiel de reprise, alors qu'elle se trouve au milieu de son cycle de produits.

En queue de classement, Credit Suisse disputait la pénultième place à Lonza (-1,8%), sans nouvelle spécifique. Julius Bär (-1,3%) pesait sur l'indice, alors qu'UBS (-0,5%) faisait légèrement mieux que la moyenne.

Sur le marché élargi, Rieter figurait parmi les rescapés (+0,5%) après l'annonce du renforcement de l'engagement de Peter Spuhler, propriétaire de Stadler Rail (+1,7%). L'entrepreneur thurgovien, administrateur de Rieter, dispose désormais de plus de 22% du fabricant de machines textiles, contre quelque 19% auparavant.

Le constructeur de matériel roulant a pour sa part décroché une nouvelle commande pour des trams en Norvège pour un volume d'affaires de 27 millions d'euros.

Schmolz+Bickenbach prenait un bouillon (-5,9%) après un abaissement de sa note de crédit à long terme par l'agence Standard & Poor's (S&P). L'annonce intervient alors que le groupe lucernois a dévoilé mercredi dernier un nouvel avertissement sur ses résultats annuels.

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