Zurich (awp) - Si la Bourse suisse a entamé la dernière séance de la semaine en légère hausse, celle-ci s'est révélée de bien courte durée, le SMI se retrouvant dans le rouge après quelques minutes de négoce.

Alors que la propagation du nouveau coronavirus prend de plus en plus d'ampleur en atteignant 1 million de personnes à travers le monde, les investisseurs garderont les yeux rivés sur la publication en début d'après-midi des chiffres du chômage américain.

La Bourse de New York a finalement terminé dans le vert jeudi, hésitant entre l'envol des cours du pétrole et l'explosion des demandes d'allocations chômage aux Etats-Unis.

"Ce sont véritablement les excès qui ont marqué la séance d'hier avec d'un côté des demandes d'allocations hebdomadaires records et d'un autre une véritable flambée du prix du baril de pétrole (+35% au plus haut de la séance)", observe dans son commentaire matinal John Plassard, de Mirabaud Securities.

Après avoir hésité un bon moment, les investisseurs ont finalement opté pour la hausse dans un marché toujours aussi " schizophrénique ", relève l'expert. La hausse des indices a aussi été alimentée par les déclarations de la Banque mondiale qui s'est dite prête à déployer jusqu'à 160 milliards de dollars au cours des 15 prochains mois pour aider les pays à répondre aux conséquences sanitaires immédiates de la pandémie et soutenir la reprise économique.

Mais les investisseurs ont aussi été perturbés par une étude de Saxo Bank, selon laquelle le S&P 500 pourrait baisser jusqu'à 1600 points dans le pire des scénarios. Vendredi, Tokyo a terminé la séance quasiment à l'équilibre.

Vendredi vers 09h25, l'indice SMI notait à 9240,48 points, en repli de 0,33%. Dans le même temps, le SLI se repliait de 0,57% à 1329,40 points, alors que l'indicateur élargi SPI se montrait un peu plus résistant, le recul se limitant à tout juste 0,03% à 11'269,64 points.

Sur les trente valeurs vedettes du SLI, 19 s'affichaient en repli et onze progressaient. En matière de repli, la palme revenait à Zurich Insurance (-5,1% ou 17 francs suisses), dont le titre se traitait toutefois hors dividende de 20 francs suisses. L'assureur zurichois était suivi par la toujours volatile AMS (-4,4%).

Le fabricant autrichien de capteurs a fait part de la finalisation de son augmentation de capital destinée à financer partiellement l'acquisition de l'éclairagiste allemand Osram. AMS a ainsi levé 1,75 milliard de francs suisses, sur les 4,6 milliards requis pour la transaction.

Geberit (-2,6%) venait compléter le podium des perdants, derrière Swiss Life (-1,7%) et Lafargeholcim (-1,6%).

Dans le camp des gagnants, Lonza bondissait de 1,9%, devant Alcon (+1,8%) et son ancienne maison-mère Novartis (+1,7%). Dans la nuit de jeudi à vendredi, le géant pharmaceutique bâlois a indiqué qu'il préparait une étude clinique sur son Jakavi (ruxolitinib) sur des patients présentant un choc cytokinique lié au Covid-19. Ce type de surréaction immunitaire peut résulter d'une infection par le coronavirus et est susceptible de contribuer à la détresse respiratoire des patients.

Les deux autres poids lourds, Roche (-0,1%) et Nestlé (+0,06%), résistaient un peu mieux que la moyenne, demeurant proches de l'équilibre. Les bancaires UBS (-1,2%) et Credit Suisse (-0,9%) étaient quant à elles clairement orientées à la baisse, alors que Julius Bär abandonnait 0,4%.

Traité hors dividende de 20 francs suisses, Zurich Financial Services (-5,7%) affichait pour sa part le repli le plus conséquent. A l'autre extrémité du classement des perdants, SGS (-0,1%) présentait le recul le moins important, en compagnie de Swiss Life (-0,1% aussi) et Swisscom (-0,1% également).

Du côté du marché élargi, la société pharmaceutique Cosmo (+3,3%) a indiqué avoir creusé sa perte en 2019, tout en espérant un retour aux chiffres noirs en 2020, grâce à une future homologation d'un de ses produits aux Etats-Unis. La firme milanaise a assuré que ses affaires ne sont pas affectées par la crise sanitaire provoquée par le coronavirus.

Le groupe st-gallois VAT (+0,4%) s'est doté d'un nouveau directeur opérationnel en la personne de Thomas Berden, qui prendra ses fonctions le 1er octobre et intégrera dans la foulée la direction générale du fabricant de soupapes à vides.

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