Zurich (awp) - La Bourse suisse a nettement reculé lundi, à l'image des principales autres places européennes. Les marchés sont plombés par le risque de voir s'étendre la guerre commerciale. Le SMI est repassé sous la barre des 8500 points.

A New York, Wall Street reculait aussi en début de séance, ébranlée par une série d'informations signalant de nouveau la volonté de l'administration Trump de renforcer la bataille commerciale avec ses principaux partenaires.

Le président américain a dans un tweet dimanche souligné que tous les pays "plaçant des barrières douanières artificielles et des tarifs sur les biens importés" devaient s'attendre à "plus que des mesures de représailles similaires de la part des Etats-Unis".

Par ailleurs, selon l'agence Bloomberg, le département du Trésor prépare un plan pour limiter très fortement les investissements chinois dans les technologies pouvant menacer la sécurité économique et nationale des Etats-Unis. Pékin a appelé Washington à faire preuve d'"objectivité" dans ce dossier.

"Ces gros titres servent d'excuse à la faiblesse des marchés", aux Etats-Unis mais aussi en Asie et en Europe, a estimé Patrick O'Hare de Briefing.

Le SMI a terminé en recul de 1,83% à 8458,70 points, avec un plus bas à 8453,40 points et un plus haut à 8573,70. Le SLI a cédé 1,99% à 1403,84 points et le SPI 1,68% à 10'161,30 points. Sur les 30 valeurs vedettes, Clariant et Kühne+Nagel sont les seuls gagnants.

Nestlé (-0,5%) a bien résisté. Roche (-1,2%) et Novartis (-1,8%) ont nettement reculé.

Roche a enregistré des résultats positifs avec l'immunothérapie Tecentriq (atezolizumab) contre une forme spécifique de cancer du poumon. Le traitement, combiné à une chimiothérapie à base de carboplatine et d'étoposide, permet d'améliorer le taux de survie des patients.

Le géant bâlois a aussi conclu avec le spécialiste du suivi médical à distance Care Innovation un accord de collaboration. Le partenariat doit aboutir à l'intégration de la solution logicielle Mysugr de Roche dans la palette de produits proposés par Care Innovation.

Aux bancaires, Société Générale a abaissé l'objectif de cours d'UBS (-2,8%) et de Credit Suisse (-3,4%), confirmant respectivement "hold" et "buy".

Parmi les assureurs, Swiss Life (-1,4%) a racheté la société allemande Beos, spécialisée dans l'investissement immobilier d'entreprise, une acquisition qui devrait lui permettre de renforcer sa position vis-à-vis des clients institutionnels outre-Rhin.

Adecco (-3,1%) a vu son objectif de cours raboté par Jefferies, qui pointe du doigt la faiblesse des récentes données conjoncturelles en France et en Allemagne.

Lanterne rouge, la volatile Aryzta a chuté de 4,2%. Le boulanger industriel a désigné Rhona O'Brian pour prendre la direction des affaires juridiques.

Sur le marché élargi, Leclanché (-0,3%) a reçu de son principal actionnaire, le fonds Fefam, le feu vert pour un investissement de 20 millions de francs suisses en vue de la création d'une coentreprise en Inde.

Polyphor (+6,0%) a profité du début de couverture par UBS et Deutsche Bank. Les deux géants bancaires préconisent l'achat du titre. L'analyste de la banque aux trois clés estime qu'au cours des 12 à 18 prochains mois, la société devrait publier des nouvelles encourageantes pour son candidat Balixafortide et son fer de lance Murepadavin.

L'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) a décidé de réexaminer l'ordonnance qui régit les taxes d'aéroport de Flughafen Zürich (-4,7%). Une hausse des sommes transférées des recettes hors aviation vers le secteur aérien réglementé est envisagée.

Après le fabricant de machines Klingelnberg (-1,9%) mercredi dernier, le groupe de luxe Lalique a fait ses premiers pas sur SIX, terminant à 53,50 francs suisses, un niveau légèrement supérieur à son cours de clôture de vendredi sur la Bourse de Berne, où le titre était jusque-là coté.

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