Zurich (awp) - La Bourse suisse se dirige vers une ouverture négative mercredi, au lendemain d'une séance assez fructueuse. Les investisseurs ont les yeux tournés vers les Etats-Unis, où la Réserve fédérale américaine (Fed) annoncera en soirée ses décisions de politique monétaire. L'agenda des nouvelles d'entreprises demeure assez dégarni. Des données conjoncturelles apporteront les impulsions.

Selon toute vraisemblance, la Fed devrait procéder à un nouveau relèvement des taux directeurs, le troisième cette année. La robuste croissance, le faible taux de chômage et la relance fiscale devraient suffire à convaincre les banquiers centraux. Wall Street a terminé sur des nouveaux records pour le Dow Jones.

Mais l'actualité n'est pas qu'économique outre-Atlantique, elle est également politique. Le président Donald Trump a subi une cuisante défaite lors d'une élection partielle au Sénat. Le candidat démocrate Doug Jones a été élu face à l'ultraconservateur Roy Moore, soutenu par le chef de l'Etat, dans le bastion républicain de l'Alabama.

Cette déconvenue n'est pas que symbolique, puisqu'elle réduit la majorité républicaine au Sénat et donc la marge de manoeuvre de M. Trump à faire passer ses réformes, principalement celle fiscale.

Les indices européens devraient ouvrir en légère baisse dans le sillage du doute qui entoure la mise en place de la réforme fiscale américaine et à quelques heures de la hausse d'un quart de point des taux d'intérêt directeurs de la Fed et des nouvelles prévisions économiques, selon Mirabaud Securities.

En Allemagne, l'inflation a été confirmée à 1,8% en novembre. Les investisseurs s'intéresseront à la production en zone euro pour le mois d'octobre, la publication du rapport mensuel de l'Opep et à différentes statistiques américaines.

A 8h25, le préSMI calculé par Julius Bär perdait 0,29% à 9334,68 points.

Sika (+0,2%) était l'unique rescapé. Le chimiste du bâtiment a annoncé en matinée le rachat de marques d'un groupe mexicain, pour un montant non précisé. Le groupe zougois a également décidé de regrouper à partir de mars prochain dans une même unité d'affaires ses activités en Amérique du Nord et latine, a-t-on appris la veille au soir.

Julius Bär se trouvait à l'autre bout du tableau, avec un recul de 1,2%. La banque privée zurichoise a vu sa recommandation ramenée à "neutral" par Goldman Sachs. Cet abaissement s'explique par la valorisation élevée du titre, malgré les bonnes perspectives de celui-ci.

Les autres bancaires Credit Suisse et UBS (-0,4% pour les deux) étaient à touche-touche.

LafargeHolcim (-0,6%) reste empêtré dans l'affaire syrienne. L'ONG Sherpa, partie civile dans l'enquête pour financement du terrorisme qui vise Lafarge, accuse le cimentier de ne pas collaborer avec les enquêteurs et demande au parquet de diligenter une enquête "pour entrave à l'exercice de la justice", a indiqué mardi l'association.

Les cycliques étaient à la peine, notamment ABB et Adecco (-0,4% tous deux). Les poids lourds Nestlé, Roche (-0,2% chacun) et Novartis (-0,3%) étaient dans la moyenne. Roche va tenir dans l'après-midi une conférence téléphonique à l'issue du congrès de l'American Society of Hematology.

Sur le marché élargi, AMS (+2,4%) a vu sa recommandation relevée par JPMorgan. La production de capteurs 3D pour Apple devrait continuer à soutenir la croissance. La progression d'AMS devrait se poursuivre même après 2019 et les risques de perdre Apple, un client important, sont minimes en raison de la complexité de l'intégration des composants, considère la banque américaine.

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