Zurich (awp) - La Bourse suisse inscrivait un record après l'autre mercredi, faisant fi des inquiétudes sanitaires en provenance d'Asie. Après avoir ouvert pour la première fois de son histoire au-dessus des 10'900 points, son indice phare SMI a franchi à l'approche de la mi-journée la barre des 10'950 points.

Et ce alors que le bilan du nouveau coronavirus s'est encore alourdi en Chine, où les autorités ont fait état de neuf morts et averti que le virus pourrait "muter" et se propager plus facilement.

Un premier cas a par ailleurs été signalé aux Etats-Unis et un comité ad hoc de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) doit se réunir à Genève dans les prochaines heures pour déterminer s'il convient de déclarer une "urgence de santé publique de portée internationale"

"Si ça devient vraiment une épidémie de grande ampleur, cela pourrait peser sur l'activité économique, surtout en Asie", remarque Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.

"Si la propagation s'intensifie dans les prochains jours (...) il faut s'attendre à un retour vers les valeurs refuges et surtout à ce que les places asiatiques entraînent à la baisse les autres places financières", prévient Christopher Dembik, de Saxo Banque.

Sur le coup de 10h55, le Swiss Market Index (SMI) s'étoffait de 0,60% à 10'949,82 points, après avoir marqué un nouveau plus haut historique en séance, à 10'956,17 points. Le Swiss Leader Index (SLI) prenait 0,56% à 1683,51 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,60% à 13'273,65 points. Parmi les 30 "blue chips", 23 gagnaient du terrain et sept en cédaient.

Julius Bär (+2,0%) prenait le large. La banque privée zurichoise a vu son objectif de cours relevé par UBS, qui prédit un retour de capital aux actionnaires, sous forme de dividende ou de rachat d'actions.

Elle était talonnée par la porteur Swatch (+1,9%), qui s'était pourtant retrouvée sous pression du fait de la propagation du virus. Le concurrent Richemont engrangeait 0,8%.

Au lendemain de la déconvenue de la veille après la présentation de ses résultats annuels, UBS (+1,3%) reprenait quelques couleurs. Credit Suisse (-0,3%) ne devrait pas avoir souffert de l'affaire Iqbal Khan, a affirmé son patron Tidjane Thiam dans une interview à Bloomberg TV.

Aux avant-postes dans les premiers échanges, Partners Group (+0,4%) avait perdu de sa superbe. Le gestionnaire d'actifs zurichois a acquis pour le compte de clients une participation de 80% dans le spécialiste allemand des énergies renouvelables VSB Group. La veille, il avait indiqué être visé par une plainte aux Etats-Unis.

Roche (+0,6%) a étendu sa collaboration avec Basilea (+2,4%) en oncologie conclue en janvier de l'an dernier au cancer de l'estomac. Les deux partenaires étudient déjà la pertinence d'une combinaison du derazantinib expérimental et du Tecentriq (atezolizumab) pour lutter contre le cancer de la vessie.

Les deux autres poids lourds Novartis et Nestlé (+0,6% chacun) prenaient également de l'embonpoint. Le géant veveysan a été reconnu responsable par un tribunal vaudois dans le cadre d'une affaire de harcèlement au caractère "sournois", selon les juges.

Au lendemain de la publication de ses résultats, le chimiste de spécialités Lonza (+0,7%) a vu son objectif de cours relevé par Deutsche Bank, qui confirme sa recommandation d'achat du titre (buy).

Logitech (-1,0%), qui a publié mardi son premier partiel 2019/20, a vu le sien revu à la hausse par Julius Bär et Credit Suisse.

Schindler (-0,8%) écopait du bonnet d'âne, sans indication particulière, derrière Lafargeholcim, Vifor et AMS (-0,6% chacun). Le cimentier franco-suisse a vu son objectif de cours rehaussé par UBS.

Sur le marché élargi, Barry Callebaut (+0,1%) a enregistré au premier trimestre de son exercice décalé 2019/20 une croissance de son chiffre d'affaires et de ses volumes, grâce à l'ensemble de ses régions.

Bobst (-5,3%) s'attend à un exercice 2020 difficile, marqué par un recul des recettes et une érosion de la rentabilité, et projette d'émettre un emprunt obligataire afin d'honorer ses engagements et financer des investissements.

Le grossiste en médicaments et exploitant de pharmacies Zur Rose (+3,8%) anticipe pour 2019 une marge brute d'exploitation (Ebitda) "dans le bas" de la fourchette de 0-1% et confirme ses ambitions à moyen terme.

Mobilezone (+1,4%) va hériter des activités de réparation de l'opérateur de télécommunications Salt à compter du printemps prochain.

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