Zurich (awp) - La Bourse suisse consolidait ses gains mardi à l'approche de la mi-journée, ce qui valait à ses principaux indices de se refaire en partie du recul de plus de 2% accusé la veille suite aux remous suscités par le report d'un vote du parlement britannique sur les modalités du Brexit.

"Depuis deux semaines, le marché semble être sur de véritables montagnes russes", observe William Lynch, de Hinsdale Associates, citant les tensions commerciales entre Washington et Pékin, le Brexit, la crainte d'un ralentissement de l'économie mondiale ou encore les décisions à venir de la banque centrale américaine.

Quasiment assurée de voir retoqué par les députés l'accord âprement négocié avec les 27, la Première ministre britannique Theresa May a pris lundi la décision de reporter sine die le vote prévu ce mardi à la Chambre des Communes pour avoir un nouveau round de discussions avec ses partenaires européens.

"Le vote du Parlement britannique" a été reporté "car il est devenu clair pour Theresa May que sa proposition ne serait pas acceptée", explique Milan Cutkovic, stratégiste chez AxiTrader. Un Brexit "dur" aux conséquences économiques "imprévisibles" reste donc possible, ajoutant à la longue liste des inquiétudes du moment.

Dans l'après-midi, Theresa May devrait rencontrer les présidents de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et du Conseil européen, Donald Tusk. Le Luxembourgeois a averti d'emblée qu'il "n'est pas envisageable de renégocier quoi que ce soit".

Autre échéance importante guettée par les investisseurs, la Banque centrale européenne (BCE) doit entériner jeudi l'arrêt de son programme historique de rachats d'actifs lancé en 2015, mais l'accumulation de risques devrait la pousser à temporiser avant de retirer son soutien à l'économie.

En Allemagne, le moral des investisseurs a nettement rebondi en décembre après avoir atteint en novembre son plus bas niveau depuis 2012, selon le baromètre ZEW.

A 10h50, le Swiss Market Index (SMI) engrangeait 1,14% à 8648,21 points dans une plage serrée de moins de 40 points, le Swiss Leader Index (SLI) 1,06% à 1325,07 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,97% à 10'098,99 points. Sur les 30 principales cotations, 26 gagnaient du terrain et quatre en cédaient.

Adecco (+0,9%) a nommé Teppo Paavola au poste de directeur du numérique. Le nouveau responsable, qui accède également à la direction générale du groupe, prendra ses fonctions mi-janvier.

Novartis (+1,4%) et Roche (+1,2%) ont vu leurs objectifs respectifs relevés par Jefferies. Le nouvel analyste en charge de l'industrie pharmaceutique se montre résolument confiant pour le secteur en Europe, anticipant une période prolongée de bonne rentabilité.

Le troisième poids lourd Nestlé (+1,0%) évoluait en phase avec le marché.

Le trio de tête se composait de AMS (+4,3%), devant LafargeHolcim (+2,7%), sans nouvelle particulière, alors que Julius Bär et Swisscom (+2,1%) se disputaient la troisième marche du podium.

A l'autre extrémité, les chimistes Givaudan (-0,4%) et Clariant (-0,3%) fermaient la marche. Le spécialiste verniolan des arômes et des parfums a été rétrogradé à "equal weight" par Morgan Stanley, qui a sabré au passage son objectif de cours, estimant que le retard dans les hausses de prix risque de peser sur la performance opérationnelle.

Sur le marché élargi, le bon de participation Lindt & Sprüngli se délestait de 2,6% à 6435 francs suisses. Vontobel a élagué son objectif de cours, citant un contexte de marché difficile, la hausse des dépenses d'investissement et l'assèchement de la trésorerie disponible.

L'équipementier du bâtiment Meier Tobler (pas traité) continue ses remaniements avec la cession d'un bâtiment à Nebikon pour 45 millions de francs suisses, et prévoit de fusionner deux centres logistiques dans les cinq années à venir.

Son homologue de l'industrie solaire Meyer Burger (-1,3%) maintiendra une quinzaine de postes supplémentaires à son siège de Thoune, alors que la restructuration prévoyait initialement la suppression ou la relocalisation de jusqu'à 90 emplois.

Hochdorf plongeait de près de 20% à 96,10 francs suisses poursuivant son chemin de croix entamé la veille dans la foulée de son avertissement sur résultats. Credit Suisse a raboté son objectif de cours et confirmé sa recommandation de se défaire du titre.

Santhera chutait de 8,7% après avoir revu en hausse la veille son augmentation de capital. Selon des intervenants, les analystes de Kepler Cheuvreux ont amputé de moitié leur objectif de cours.

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