Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note légèrement négative mercredi. Le SMI, qui avait inscrit un plus bas en fin de matinée, a par la suite repris du poil de la bête et est repassé au-dessus de la barre des 10'300 points après les déclarations du patron de la Fed Jerome Powell devant le Congrès, pour finir juste sous ce niveau.

A New York, Wall Street hésitait sur la direction à prendre en matinée. Les investisseurs se montraient prudents face aux plus récents développements dans les négociations commerciales sino-américaines.

"L'aggravation des troubles à Hong Kong, le regain d'incertitudes concernant un accord commercial (partiel) entre la Chine et les Etats-Unis et les données économiques mitigées freinent l'élan des investisseurs après la récente montée des indices à des records", ont commenté les analystes de Charles Schwab.

Le SMI a fini sur un léger repli de 0,14% à 10'299,22 points, avec un plus bas à 10'231,78 points et un plus haut à 10'314,11 points. Le SLI a perdu 0,27% à 1581,86 points et le SPI 0,06% à 12'446,37 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 21 ont reculé et neuf avancé.

Lonza (+2,7%) a fini en tête du peloton des gagnants, devant Vifor (+1,2%) et Nestlé (+0,8%).

L'action du chimiste de spécialités bâlois avait perdu 4,5% la veille dans le sillage du départ de son directeur général Marc Funk. La perspective à long terme reste intacte, malgré ce départ surprise, ont estimé les analystes de Vontobel qui ont abaissé l'objectif de cours mais confirmé leur recommandation à l'achat.

Les deux poids lourds pharmaceutiques Novartis et Roche (chacun -0,1%) ont cédé un peu de terrain.

Les trois bancaires Credit Suisse (-2,3%), UBS (-2,1%) et Julius Bär (-1,9%) forment le trio des plus gros perdants. La situation de plus en plus hors de contrôle à Hong Kong, les incertitudes politiques en Espagne ou encore des résultats de banques étrangères expliquent ces pertes, selon des courtiers.

Le directeur général d'UBS, Sergio Ermotti, table sur une consolidation du secteur bancaire, notamment en Europe, estimant qu'il existe trop d'établissements de taille modeste. La croissance et une taille critique sont essentiels pour rester compétitifs, a ajouté le patron de la banque aux trois clés lors d'un discours au Swiss Finance Institute (SFI) à Zurich.

En Suisse, cette tendance à la consolidation est particulièrement visible. Depuis 2008, le nombre d'établissements a reculé d'un quart à 250 banques et quelque 20'000 postes ont disparu dans le secteur. Malgré ce repli, la branche fait toujours face à des surcapacités, selon M. Ermotti.

Sika (-0,4% à 171,15 francs suisses) a souffert d'une réduction de recommandation à "hold" de "buy" par Kepler Cheuvreux qui a confirmé l'objectif de cours à 180 francs suisses. Les perspectives en matière de chiffre d'affaires et de bénéfice demeurent intactes. Mais les risques macroéconomiques, notamment aux Etats-Unis, ont augmenté, ont relevé les analystes.

Les valeurs du luxe Swatch (-0,3%) et Richemont (-0,2%) ont encore souffert de la situation politique chaotique à Hong Kong. Royal Bank of Canada a abaissé l'objectif de cours de Richemont et confirmé "outperform", relevant notamment que le groupe genevois fait face à d'importants défis pour la production de recettes, notamment à Hong Kong.

Sur le marché élargi, Sunrise (+0,1%) a vu ses revenus légèrement progresser au 3e trimestre et a fortement accru sa rentabilité, son bénéfice net s'envolant en l'espace d'un an de plus de moitié (+51,7%) à 48 millions de francs suisses. Le renoncement au rachat d'UPC coûtera entre 70 et 75 millions à l'opérateur, auxquels s'ajoutent 50 millions de pénalités.

Bâloise (-2,6%) a vu son volume d'affaires croître sur les neuf premiers mois de l'année. L'assureur rhénan vise un retour en espèces de plus de 400 millions de francs suisses en 2019.

La masse sous gestion d'EFG International (-1,9%) a progressé ces derniers mois. Fin octobre, elle s'inscrivait à 150,7 milliards de francs suisses.

rp/al