Zurich (awp) - La Bourse suisse poursuivait son périple en territoire négatif mardi à l'approche de la mi-journée. Après avoir plongé dans les premiers échanges, son indice phare SMI s'est quelque peu repris et parvenait péniblement à défendre la barre symbolique des 10'800 points.

La journée sera placée sous le signe de la première salve conséquente de résultats d'entreprise, mais aussi d'une inquiétude croissante autour de la propagation d'un mystérieux virus en Chine. Il a déjà causé une demi-douzaine de morts et inquiète l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s'apprête à tenir une réunion d'urgence.

Les indices européens sont mal orientés "après un long week-end de trois jours pour les marchés américains" et "c'est la prise de bénéfice qui devrait être à l'honneur à deux jours de la première réunion de la BCE de l'année", relève Mirabaud Securities.

Selon eux, "les craintes sont aussi de mise après le début de propagation en Chine d'un nouveau virus coronarien d'une rare violence". Le coup de rabot de l'agence Moody's sur la note à long terme pour Hong Kong, en critiquant le gouvernement pour sa gestion des mois de manifestations, ajoutait à la morosité.

La Banque du Japon (BoJ) a maintenu telle quelle sa politique monétaire ultra-accommodante, une décision sans surprise au vu de perspectives de croissance certes relevées, mais de prévisions d'inflation abaissées et toujours très loin des 2% visés.

Sur le coup de 11h00, le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,32% à 10'812,12 points, après avoir plongé à 10'767,54 points dans les première heure de séance. Le Swiss Leader Index (SLI) accusait un repli de 0,33% à 1662,25 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,23% à 13'104,79 points. Sur les 30 "blue chips", 18 cédaient du terrain et 11 en gagnaient, Kühne+Nagel faisant du surplace.

Lonza (+3,5%) caracolait toujours en tête de classement. Le chimiste et sous-traitant pharma bâlois a étoffé l'an dernier ses revenus de près de 7% à 5,92 milliards de francs suisses en 2019 et proposera à ses actionnaires un dividende stable de 2,75 francs suisses par action au titre de l'année écoulée.

Le fabricant d'accessoires et de périphériques informatiques Logitech (+2,4%) a réalisé au 3e trimestre de son exercice décalé 2019/20 un chiffre d'affaires de 902,7 millions de dollars, en hausse de 4% sur un an. La rentabilité a suivi la même courbe et le bénéfice net s'est établi à 117,5 millions de dollars, dépassant les attentes du marché.

Sur la troisième marche du podium provisoire, le bon de participation Schindler (+1,4%) semblait profiter d'un relèvement d'objectif de cours de la part d'UBS, dont l'analyste salue des fondamentaux demeurés intacts.

A l'autre extrémité du tableau, UBS (-5,1%) subissait l'ire des investisseurs. Le numéro un bancaire helvétique a vu son bénéfice net se contracter de 4,7% en 2019, à 4,3 milliards et a revu à la baisse son objectif de rendement de fonds propres durs pour les trois prochaines années, comme attendu par la communauté financière. Credit Suisse accusait un repli de 1,3% et Julius Bär de 0,6%.

Les valeurs du luxe Richemont (-3,5%) et Swatch (-2,6%) avaient aussi du plomb dans l'aile, vraisemblablement en raison de la propagation d'un virus en Chine qui suscite l'inquiétude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Dans le camp des poids lourds, les pharmas Roche (-0,1%) et Novartis (+0,02) frôlaient l'équilibre. Le premier a décroché un feu vert conditionnel de la Commission européenne à la commercialisation de son anticancéreux Polivy pour le traitement d'une forme de lymphome.

Le troisième paquebot du SMI Nestlé (+0,4%) soutenait le marché.

La Banque royale du Canada (RBC) a relevé son objectif de cours pour l'assureur Zurich Insurance (-0,02%) et son coreligionnaire Swiss Re (-0,1%), qui a vu le sien également rehaussé par Vontobel.

Quelques sociétés du marché élargi nageaient également à contre-courant. C'était le cas du prothésiste tessinois Medacta (+0,9%) et du grossiste en médicaments bernois Galenica (+0,2%), alors que l'équipementier de la construction Arbonia plongeait de 2,3% malgré des chiffres 2019 supérieurs aux attentes.

Le laboratoire transalpin Cosmo (+2,1%) a fait état d'un "retour positif" avec l'Agence américaine du médicament (FDA) pour une prochaine étude de phase III sur son bleu de méthylène MMX.

Evolva (+6,7%) va proposer la candidature de l'ancien patron de Lonza Richard Ridinger et du directeur financier de Bachem Stephan Schindler au conseil d'administration, alors que le président Gerard Hoetmer ne sera pas candidat pour un nouveau mandat.

Komax dévissait de près de 10,4% après une dégradation de deux crans par UBS, qui recommande désormais de se défaire du titre, estimant que la propension des clients à investir se fait attendre.

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