Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note indécise vendredi au lendemain de nouveaux sommets historiques dans le sillage des annonces de la Banque centrale européenne (BCE). SMI et SPI ont cédé du terrain, alors que le SLI a fini quasi à l'équilibre.

Revenant sur les décisions de la BCE, les experts de Mirabaud ont souligné que le plus important, c'est l'annonce d'un nouveau programme de rachat d'actifs dès le mois de novembre, un message "clairement colombe" en terme de politique monétaire et qui augmente la pression sur la BNS d'agir à son tour.

Le patron de la Bundesbank Jens Weidmann a par contre estimé que la BCE avait "dépassé les bornes" en relançant son programme de rachat de dettes.

A New York, Wall Street n'affichait pas de direction claire en matinée après un indicateur solide sur la consommation aux Etats-Unis et un nouveau geste de Pékin dans le conflit commercial.

Les ventes au détail aux Etats-Unis ont encore augmenté en août, tirées par les ventes de voitures. Ces chiffres "suggèrent que les ménages américains continuent de dépenser allègrement malgré les troubles mondiaux", ont commenté les analystes d'Oxford Economics.

"Cependant, nous rappelons qu'avec le ralentissement de la croissance de l'emploi et avec la confiance du secteur privé de plus en plus sensible aux incertitudes politiques, l'élan des dépenses ralentira progressivement à l'horizon 2020", ont-ils ajouté.

Le SMI a fini en recul de 0,46% à 10'047,34 points, avec un plus bas à 10'033,33 points et un plus haut à 10'131,13 points. Le SLI a cédé 0,01% à 1549,24 points et le SPI 0,64% à 12'170,69 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 14 ont reculé et 16 avancé.

Le trio des plus gros perdants du jour se compose de Nestlé (-3,4%), Novartis (-1,5%) et Givaudan (-,4%).

Novartis a découvert des biomarqueurs de SEP à l'occasion d'études de suivi sur le Gilenya (fingolimod) et le successeur pressenti de ce dernier, le Mayzent (siponimod). Il aussi détaillé l'ampleur du succès clinique de l'ofatumumab contre cette maladie, comparé à l'Aubagio du concurrent français Sanofi

Roche (+1,6%) a présenté des données sur l'efficacité de l'Ocrevus (ocrelizumab) contre la sclérose en plaques (SEP) et sur une formulation sous-cutanée d'une combinaison Perjeta (pertuzumab) et d'Herceptin (trastuzumab) associée à une chimiothérapie pour le traitement du cancer du sein HER2 positif.

Dans le camp des gagnants, AMS (+3,7%) a fini en tête du podium, devant Julius Bär (+2,4%) et UBS (+2,3%). Credit Suisse (+2,1%) a fini un peu plus loin. Les bancaires avaient été malmenées la veille après la BCE.

Sur le marché élargi, Implenia (+3,8%) sera confronté à un nouvel actionnaire de référence déterminé à tourner la page des mauvais résultats financiers. Veraison, société d'investissement zurichoise réputée activiste, s'est alliée avec Max Rössler pour former un groupe détenant 18,1% du géant de la construction.

Aevis Victoria (+1,6%) a confirmé avoir renoué avec les bénéfices au premier semestre, grâce à la vente d'une participation, ce après avoir essuyé une perte un an plus tôt à pareille époque. La société fribourgeoise, qui poursuit sa mue en société de participations, prévoit une hausse de ses résultats annuels.

Un membre du conseil d'administration du constructeur de machines-textile Rieter (+1,7%) a racheté un gros paquet de 100'000 actions. La transaction, portant sur 2,1% du capital-actions, représente un montant de 14,5 millions de francs suisses.

La veille, Zug Estates (+0,5%) avait annoncé que ses résultats 2019 profiteront d'un effet fiscal positif de près de 20 millions de francs suisses, suite à l'entrée en vigueur d'un nouveau taux d'imposition dans le canton de Zoug début 2020.

Flughafen Zurich (-1,7% à 180,70 francs suisses) a été rétrogradé a "equal weight" de "overweight" par Barclays qui a confirmé l'objectif de cours de 190 francs suisses. L'analyste a notamment pris en compte le ralentissement de la croissance du nombre de passagers et la dépendance toujours plus forte des recettes hors trafic aérien.

Cham Group (-0,2%) a bouclé son programme de rachat d'actions. Les actionnaires de l'ex-Cham Paper ont servi 153'271 nominatives, soit près de quatre fois plus que ce qu'avait visé l'entreprise lors de l'annonce de l'opération à mi-août.

rp/al