Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la semaine sur une note très négative. Les indices, qui avaient limité la casse durant une grande partie de la séance, ont chuté après l'annonce du report du vote du parlement britannique sur l'accord de Brexit. Le SMI a fini nettement sous les 8600 points.

La première ministre Theresa May a annoncé le report du vote qui était prévu mardi et indiqué qu'elle allait retourner à Bruxelles pour s'entretenir avec ses homologues européens et tenter d'obtenir des garanties supplémentaires.

A New York, Wall Street optait résolument pour le rouge après cette annonce après avoir hésité sur la direction à prendre en début de séance. Les investisseurs étaient aussi sensibles à tout soubresaut pouvant affecter les difficiles tractations commerciales entre Washington et Pékin, après une décision judiciaire chinoise interdisant la vente de certains modèles d'iPhone dans le pays.

Le SMI a fini en recul de 2,17% à 8551,02 points, avec un plus bas à 8550,90 et un plus haut à 8718,84 points. Le SLI a cédé 2,36% à 1311,14 points et le SPI 2,14% à 10'002,02 points. Les 30 valeurs vedettes ont fini dans le rouge.

Les moins mauvais du jour sont Geberit (-1,3%), Roche et Temenos (chacun -1,4%).

Roche a annoncé le départ du directeur de la division pharma Daniel O'Day, auquel William Anderson, directeur général de la filiale américaine Genentech, succédera. La Deutsche Bank a par ailleurs relevé l'objectif de cours et confirmé "hold". Le bon de jouissance continue de bénéficier de l'image d'une société solide et dotée d'un portefeuille de produits bien garni.

Nestlé (-2,0%) et Novartis (-2,4%) ont plus ou moins suivi le marché.

La lanterne rouge est revenue à un habitué, AMS (-7,4%), qui a souffert d'une réduction d'objectif de cours par Hauch & Aufhäuser qui a confirmé "sell". L'analyste a relevé que la récente faiblesse d'Apple, gros client de l'entreprise autrichienne, risque d'avoir plus d'impact que prévu.

Les valeurs du luxe Swatch (-3,3%) et Richemont (-3,0%) ont souffert d'une réduction d'objectif de cours par Goldman Sachs qui a confirmé "neutral" pour les deux titres. L'analyste a relevé, à propos de l'horloger biennois, que la demande pour les montres a ralenti d'après les derniers chiffres des exportations horlogères. Richemont devrait en revanche continuer à croître un peu plus que la moyenne du secteur en 2019, notamment grâce au développement du commerce en ligne, ce qui devrait par contre avoir un impact négatif sur les marges.

Lonza (-2,7%) a noué un partenariat avec l'américain GE Healthcare afin de se doter d'un site de bioproduction en Chine. L'usine doit être inaugurée en 2020 à Guangzhou. Dans cette optique, le groupe rhénan prévoit d'engager 160 personnes.

JPMorgan a réduit la recommandation pour Givaudan (-2,6%) à "neutral" de "overweight" et a abaissé l'objectif de cours. Les analystes adoptent une attitude plus prudente pour le secteur agroalimentaire européen l'an prochain. Ils pensent que le cycle est en passe de ralentir, ce qui augmente les risques. Givaudan devrait faire face à un renforcement de la pression sur la marge brute l'an prochain.

Morgan Stanley a relevé l'objectif de cours de Sonova (-2,6%) mais confirmé "underweight". Le fabricant d'appareils auditifs fait partie des titres du secteur des dispositifs médicaux qui risquent de voir leur croissance ralentir, selon les analystes.

Au niveau du marché élargi, Meyer Burger a chuté de 18,0%. Credit Suisse a abaissé sa recommandation à "underperform" de "neutral" et réduit l'objectif de cours. Si le fournisseur de l'industrie solaire avait profité d'une tendance haussière du secteur en 2017, il se trouve confronté, depuis le début de cette année, à des droits de douane plus élevés, à une surproduction et à un environnement politique différent en Chine. L'analyste s'attend à une baisse des attentes de consensus.

Hochdorf (-4,2%) a de nouveau abaissé ses prévisions annuelles. Il justifie ce réajustement par le recul des prix du beurre et des matières grasses du lait en Europe, ce qui oblige à réévaluer la valeur des stocks, ainsi que par une fin d'année difficile chez Pharmalys Laboratories.

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