Zurich (awp) - La Bourse suisse a bien entamé la semaine. Les indices ont bondi à l'ouverture et se sont ensuite maintenus un peu sous les plus hauts du jour. Le SMI, qui avait franchi la barre des 9500 points à l'ouverture, n'est toutefois pas parvenu à se maintenir à ce niveau.

A New York, Wall Street avait débuté la séance sur les chapeaux de roue. Les investisseurs se montraient modérément rassurés par le premier ralentissement des décès liés à la pandémie en Europe ainsi que par la baisse du nombre de morts à New York samedi par rapport à la veille.

Le directeur de l'Institut national des maladies infectieuses, Anthony Fauci, a lui évoqué une mortalité "en train de se stabiliser" aux Etats-Unis. "Tout cela est à prendre avec des pincettes, mais dans un environnement où le pessimisme et les prévisions les plus sombres règnent en maître, c'est un changement de ton bienvenu", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.

Les spécialistes ont cependant averti qu'aux Etats-Unis comme ailleurs dans le monde, la crise sanitaire était loin d'être maîtrisée.

Le rebond s'expliquait aussi par les premiers effets des mesures prises par le gouvernement fédéral et la Réserve fédérale pour soutenir l'économie américaine. "La nouvelle politique budgétaire et la politique monétaire ultra-agressive de la Fed étant désormais en place, les investisseurs vont être mieux armés pour affronter le tsunami de mauvaises nouvelles qui nous attend à court terme", a relevé Art Hogan de National Holdings.

Le SMI a fini sur un gain de 2,38% à 9462,34 points, avec un plus haut à 9522,11 et un plus bas à 9259,09 (en ouverture). Le SLI a gagné 2,86% à 1364,06 points et le SPI 2,24% à 11'544,88 points. Sur les 30 valeurs vedettes, deux seulement ont reculé, Lonza (-0,3%) et SGS (-0,1%).

Geberit (+0,5%) a longtemps tenu la lanterne rouge. L'équipementier de salles de bain a enregistré un recul de 3,9% à 798 millions de francs suisses de son chiffre d'affaires au terme du premier trimestre 2020. Malgré l'épidémie de coronavirus, le groupe assure rester très solide, tant au niveau de ses fondamentaux que de son bilan. Christian Buhl, le directeur général de Geberit, a affirmé en conférence téléphonique que comme lors des bouleversements économiques de 2009 Geberit ressortira de la crise plus fort qu'auparavant.

Les poids lourds Roche (+1,1%), Nestlé (+1,6%) et Novartis (12,0%) sont restés dans la partie basse du classement.

DZ Bank a abaissé l'objectif de cours de Nestlé et maintenu "conserver". La large palette de produits fait de Nestlé un des gagnants de la crise du coronavirus, selon les analystes. De plus, le modèle commercial est robuste et bien financé.

Deutsche Bank a abaissé l'objectif de cours de Novartis et confirmé "hold". L'action est survendue, selon l'analyste, mais ne présente guère d'atouts pour appâter les détenteurs de capitaux.

Julius Bär (+8,4%) a terminé sur la plus haute marche du podium, devant Swatch (+7,3%) et AMS (+6,8%).

UBS (+6,7%) a nettement progressé aussi, tout comme Credit Suisse (+5,6%).

Richemont (+4,9%) n'a pas tout à fait suivi le rythme de Swatch.

AMS a profité de l'annonce d'un programme de rachat d'actions.

Sur le marché élargi, le néerlandais Igea Pharma (+18,0%) a conclu un accord avec un fournisseur chinois pour distribuer des tests de dépistage des anticorps contre le Covid-19 aux Etats-Unis.

Cosmo Pharmaceuticals (+11,4%) est impliqué dans un projet de recherche urgent en Italie, évaluant un traitement expérimental de Redhill contre le Covid-19.

Ems-Chemie (-0,4%) a présenté des résultats trimestriels largement conformes aux attentes. Medacta (+6,3%), Burkhalter (+3,0%) et Romande Energie (+4,8%) sont, eux, revenus sur leurs performances 2019 respectives.

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