Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note nettement négative mercredi. Des nouvelles conjoncturelles peu optimistes et les tensions autour du Brexit ont plombé le marché. Le SMI est passé sous la barre des 9800 points, après avoir terminé le mois de septembre au-dessus des 10'000 points lundi.

A New York, Wall Street reculait fortement en matinée. Les investisseurs s'inquiétaient d'un ralentissement de l'économie aux Etats-Unis. "La performance étonnamment faible de l'indice manufacturier ISM hier a envoyé des ondes de choc sur le marché des actions", a commenté Chris Low de FTN Financial.

A 29 jours de la énième date fatidique, le Premier ministre britannique Boris Johnson devait détailler son "offre finale" sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne dans son discours de clôture du congrès du Parti conservateur, en posant un ultimatum: c'est à prendre ou à laisser.

En Suisse, l'indice des prix à la consommation (CPI) a légèrement reculé en septembre par rapport au mois précédent à 102,0 points. Sur un an, le renchérissement atteint 0,1%.

De son côté, le centre d'études conjoncturelles KOF a abaissé ses prévisions de croissance pour l'année en cours, à 0,9% (1,6%), et la suivante, à 1,9% (2,3%).

Le SMI a terminé en baisse de 1,96% à 9757,28 points, avec un plus bas à 9753,09 points et un plus haut à 9931,60 points. Le SLI a perdu 2,14% à 1488,08 points et le SPI 1,86% à 11'868,32 points. Les 30 valeurs vedettes ont fini dans le rouge.

Swisscom (-0,5%), Kühne+Nagel (-0,9%), Nestlé et Alcon (chacun -1,1%) ont le mieux résisté.

Nestlé a finalisé la vente de sa division Skin Health à un consortium mené par le fonds d'investissement EQT et une filiale de Abu Dhabi Investment Authority pour 10,2 milliards de francs suisses. Les analystes anticipent un nouveau programme de rachat d'actions grâce au résultat de la cession.

Les deux autres poids lourds Novartis (-1,7%) et Roche (-2,2%) n'ont pas échappé à la tendance. Novartis a présenté de nouvelles données à long terme sur son médicament antipsoriasique Cosentyx. Le produit s'est montré efficace chez des patients souffrant de spondyloarthrites (nr-axSpA).

Aux bancaires, au lendemain de la publication du rapport sur la retentissante affaire de filature d'un de ses anciens collaborateurs, Credit Suisse (-2,2%) a annoncé renoncer à adopter le dollar pour sa comptabilité. Par cette décision, le numéro deux bancaire helvétique se démarque d'UBS (-3,0%), qui a abandonné le franc pour le dollar l'année dernière.

Julius Bär (-3,9%) a terminé dans le camp des plus gros perdants du jour avec Temenos (-4,4%) et ABB (-3,9%). La banque zurichoise a débauché cinq conseillers de Credit Suisse spécialistes du marché brésilien.

Société générale a légèrement revu à la baisse son objectif de cours pour ABB et a confirmé "hold". L'accès de faiblesse que connaît la conjoncture mondiale devrait se faire sentir dans la performance trimestrielle du conglomérat zurichois, estiment les analystes.

Lonza (-3,4%) a signé un accord avec le français Cellectis. Le fournisseur bâlois de l'industrie pharmaceutique prendra en charge la production de lots cliniques de produits candidats ciblant les hémopathies malignes. Les détails financiers n'ont pas été dévoilés.

Sur le marché élargi, Leclanché (+5,0%) a fait une des meilleures performance du jour après l'annonce d'une importante commande du fabricant canadien de matériel ferroviaire Bombardier Transport, dont il a été désigné fournisseur mondial de systèmes de batteries. Le groupe yverdonnois fournira ses produits pour dix projets, avec à la clef un chiffre d'affaires potentiel supérieur à 100 millions de francs suisses.

Implenia (+0,7) a profité d'un relèvement de recommandation de la part de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui préconise désormais la surpondération du titre.

Kudelski (-2,5%) a annoncé un nouveau partenariat de sa filiale Nagra avec l'American Hockey League (AHL) pour la saison 2019/20. Aucun détail financier n'a été révélé.

La société immobilière Peach Property (-3,3%) a revu à la baisse le prix convertible de son emprunt hybride à 3%, une opération censée optimiser la structure de financement de la croissance de l'entreprise.

rp/al