Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé la séance de jeudi dans le rouge vif. Son indice vedette SMI, qui avait encore débuté au-dessus des 10'800 points, a nettement fléchi sur la fin, se rapprochant des 10'700 points. En plus de surveiller la propagation du coronavirus chinois, les investisseurs se sont aussi penchés sur les résultats annuels de Roche et Swatch.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée. Pour Patrick O'Hare de Briefing, cette baisse s'explique "en partie par l'idée selon laquelle la croissance des profits des entreprises ne va pas se matérialiser à cause du coronavirus et du fort impact qu'il devrait avoir, en particulier sur l'économie chinoise."

Le bilan de l'épidémie de pneumonie virale s'est alourdi à 170 morts en Chine après un bond du nombre quotidien de décès. Le nombre de patients contaminés est monté quant à lui à environ 7700 en Chine continentale (hors Hong Kong).

Sur le front des indicateurs, la croissance du PIB des Etats-Unis a ralenti à 2,3% en rythme annuel, selon une estimation préliminaire du département du Commerce, contre 2,9% en 2018. C'est bien moins que les 3% promis par le président Donald Trump.

Le SMI a terminé en baisse de 1,02% à 10'748,92 points, avec un plus bas à 10'716,49 et un plus haut à 10'812,64 points. Le SLI a cédé 1,22% à 1646,82 points et le SPI 1,04% à 13'013,22 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seul Roche (+0,5%) a gagné du terrain. Givaudan a fini inchangé.

Roche a affiché une progression tous azimuts des résultats annuels, mais la performance ne comble pas tout à fait les projections élevées des analystes consultés par AWP. Le conseil d'administration offrira aux actionnaires un dividende par bon de jouissance de 9,00 francs suisses, en hausse de 30 centimes.

Novartis au contraire a cédé 1,6% au lendemain de résultats pourtant honorables. CFRA, Société générale et Julius Bär ont tous relevé leur objectif de cours pour le laboratoire rhénan. Les analystes ont salué un profil de croissance toujours solide, soutenu par les nouveaux produits et les réductions de coûts.

Le troisième poids lourd Nestlé (-1,1%) a aussi perdu des plumes.

La lanterne rouge est échue à Kühne+Nagel (-5,5%), derrière Swatch (porteur -3,9%) et Adecco (-3,4%).

Le groupe horloger biennois a vu son bénéfice net reculer en 2019, Hong Kong, marché primordial pour l'industrie des montres helvétiques, ayant freiné la marche des affaires. Le conseil d'administration proposera un dividende inchangé de 8 francs suisses. Swatch entraîné Richemont (-1,9%) dans son sillage.

Selon des observateurs, Kühne+Nagel a probablement souffert des risques de ralentissement économique en Chine.

Les bancaires Credit Suisse (-2,9%), UBS (-1,6%) et Julius Bär (-1,0%) n'ont pas échappé à la tendance. Le dernier nommé dévoilera sa performance annuelle lundi prochain.

Sur le marché élargi, DKSH (-5,2%) a comme Kühne+Nagel souffert des craintes liées au coronavirus, car le groupe est très exposée à l'Asie.

Bucher Industries (-1,7%) a vu ses ventes et les entrées de commandes impactées l'année dernière par les effets de change. Le spécialiste zurichois des machines agricoles et des véhicules de voirie s'attend à manquer "de justesse" la bonne performance opérationnelle de 2018.

GAM (-0,3%) paie une amende de 400'000 francs suisses et des frais d'environ 100'000 francs suisses en acceptant une décision de la Commission des sanctions de SIX Exchange Regulation. Celle-ci avant soumis en décembre une requête de sanction pour des soupçons de violation de normes comptables dans les rapports annuels de 2017.

La Banque cantonale bernoise (-0,2%) a enregistré en 2019 une croissance de ses bénéfices, grâce notamment aux affaires hypothécaires. Le conseil d'administration proposera une hausse du dividende de 40 centimes à 8,40 francs suisses.

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