Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé dans le rouge mercredi. Le SMI, qui avait plongé de quelque 300 points en début de séance, s'est mis à évoluer latéralement plus ou moins entre 9050 et 9150 points jusque vers 15h30, tendant à remonter un peu sur la fin. Les inquiétudes liées à la propagation du coronavirus, notamment aux Etats-Unis, semblaient de nouveau être sur le devant de la scène.

A New York, Wall Street, qui avait déjà fini en rouge la veille, poursuivait son recul. Les investisseurs étaient hantés par la pandémie de coronavirus depuis plusieurs semaines.

"Cela représente certainement une baisse unique pour le marché compte tenu de sa cause (...). L'économie ne tombe pas en récession en raison d'une crise financière ou de la perturbation d'un produit clé ou d'une source d'énergie. Ce sont les mesures de distanciation sociale, qui forcent les gens à rester chez eux et les entreprises à fermer, qui perturbent l'activité économique", a commenté Art Hogan de National Holdings.

La nature même de la crise permettra peut-être un rebond rapide, surtout si les mesures de soutien à l'économie des gouvernements et banques centrales sont mises en oeuvre rapidement et efficacement, selon cet expert.

Les investisseurs étaient aussi ébranlés par les dernières prévisions de la Maison Blanche, qui a estimé que la maladie ferait entre 100'000 et 240'000 morts dans le pays si les restrictions actuelles étaient respectées.

Au niveau économique, la crise sanitaire a conduit à la destruction de 27'000 emplois en mars dans le secteur privé, bien en deçà des prévisions des analystes (-175'000 emplois). Mais les chiffres s'arrêtent au 12 mars, soit avant les mesures massives de confinement et, donc, "ne (reflètent) pas l'ensemble des conséquences du Covid-19 sur la situation générale de l'emploi", a souligné ADP.

En Suisse, l'indice des directeurs d'achats (PMI) a chuté en mars en raison des conséquences économiques de la pandémie de coronavirus. Le recul est particulièrement important dans les services.

Le SMI a terminé en recul de 1,54% à 9168,98 points, avec un plus bas à 9036,73 points et un plus haut à 9311,92 points à l'ouverture. Le SLI a cédé 2,25% à 1330,56 points et le SPI 1,11% à 11'194,22 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 25 ont reculé et 5 avancé.

Le petit camp des gagnants est emmené par Kühne+Nagel (+5,3%), devant Roche (+1,5%) et Swisscom (+0,5%). Selon des courtiers, Kühne+Nagel a profité d'achats spéculatifs.

Nestlé (+0,4%) a également soutenu l'indice, alors que Novartis (-1,2%) est resté dans le rouge. La filiale Nestlé Purina Petcare a acquis la marque de nourriture pour animaux de compagnie Lily's Kitchen. L'entreprise britannique est un fabricant de croquettes et de pâtés pour les chiens et les chats.

Jefferies a abaissé l'objectif de cours de Novartis, tout en confirmant "buy". L'action a jusqu'ici évolué plutôt dans la moitié inférieure de la branche, a commenté l'analyste, probablement en raison des doutes entourant le produit ophtalmique Beovu. L'expert relève toutefois que Novartis s'apprête à réaliser plusieurs lancements, et dispose dans son portefeuille de produits en développement prometteurs.

La volatile AMS (-9,1%) a fini lanterne rouge, derrière Swiss Re (-6,7%) et Adecco (-6,2%). L'augmentation de capital, lancée par le fabricant autrichien de puces et capteurs pour financer le rachat d'Osram Licht, a été souscrite à 70% par des actionnaires existants. Les 30% restants ont été repris par les banques syndiquées qui les placeront sur le marché.

Les bancaires Julius Bär (-6,0%), Credit Suisse (-5,5%) et UBS (-4,6%) ont été pas mal chahutées. Dans un communiqué de mardi, la Finma a souligné que les banques distribuant un dividende ne pourront pas bénéficier à plein des assouplissements liés aux fonds propres.

Au niveau du marché élargi, le conseil d'administration de MCH (-2,2%) propose de ne verser aucun dividende au titre de 2019. Le groupe bâlois n'a plus versé de dividende depuis 2017, au titre de l'exercice 2016.

Pierer Mobility (+0,4%) avait annoncé un dividende de 30 centimes d'euro lundi. Ce mercredi, l'entreprise est revenue sur sa décision et a décidé de renoncer au versement pour conserver ses liquidités.

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