Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note légèrement négative jeudi. Les indices ont été tirés dans le rouge par l'annonce d'une augmentation des inscriptions hebdomadaire au chômage aux Etats-Unis. Sika, Swiss Re et Roche ont retenu l'attention et connu des sorts divers après la publication de leurs chiffres.

A New York, Wall Street cédait un peu de terrain en matinée. Un peu plus de 1,4 million de nouvelles demandes de chômage ont été déposées entre le 12 et le 18 juillet, contre 1,307 million la semaine précédente. C'est la première fois que les inscriptions hebdomadaires progressent depuis leur lente décrue entamée début avril.

"La hausse n'est pas énorme, mais elle suggère que le ralentissement du redémarrage a nui à l'économie", a commenté Chris Low de FHN Financial. "La reprise économique cale pour le moment alors que la liste concrète de ce qui peut et ne peut pas être fait sans risque pendant une pandémie devient de plus en plus précise", a-t-il ajouté.

Le SMI a terminé en recul de 0,53% à 10'383,38 points, avec un plus bas à 10'367,64 et un plus haut à 10'477,48. Le SLI a cédé 0,38% à 1577,86 points et le SPI 0,35% à 12'870,97 points. Sur les 30 valeurs vedettes, gagnants et perdants se sont équilibrés.

Swiss Re (-3,6%) a fini lanterne rouge derrière Roche (-3,1%) et Julius Bär (-2,8%).

Le réassureur a annoncé mercredi soir avoir été touché de plein fouet par les répercussions économiques de la pandémie de coronavirus. Le numéro deux mondial du secteur prévoit d'inscrire une perte nette de 1,1 milliard de dollars au premier semestre, après un bénéfice net de 953 millions un an plus tôt.

Roche n'a pas échappé aux effets secondaires de la pandémie de coronavirus au deuxième trimestre. Le laboratoire rhénan accuse sur les deux premiers partiels une contraction de 4% de son chiffre d'affaires à 29,28 milliards de francs suisses, mais assure remonter la pente depuis juin et pense pouvoir sortir de la crise du coronavirus sans séquelles, voire renforcé.

Les autres poids lourds Nestlé (+1,7%) et Novartis (-0,9%) ont terminé diversement.

Dans une semaine, le géant de l'alimentaire va publier ses résultats semestriels et les intervenants surveilleront tout signe de faiblesse dans le contexte de la pandémie de coronavirus.

Novartis a fait état du succès du troisième volet de l'étude clinique avancée Reach, évaluant l'efficacité du Jakavi (ruxolitinib) contre la maladie du greffon contre l'hôte. Ce troisième chapitre se concentrait sur la forme chronique de cette complication fréquente de transplantations de cellules souches, chez des patients réfractaires ou dépendants aux stéroïdes.

Les autres bancaires UBS (-2,6%) et Credit Suisse (-2,0%) ont aussi perdu du terrain.

Dans le camp des gagnants, AMS (+2,6%) a terminé sur la plus haute marche du podium devant Sika (+1,3%) et le bon Schindler (+1,8%).

Le fabricant de spécialités chimiques pour la construction et l'industrie a vu ses résultats reculer au premier semestre, parvenant néanmoins à dépasser les attentes du marché. La direction table sur un rebond en seconde partie d'année et a confirmé sa stratégie à l'horizon 2023.

Le fabricant d'ascenseurs et escaliers mécaniques dévoile ses résultats semestriels vendredi. Les analystes s'attendent à un impact important de la pandémie du coronavirus. Avec la reprise en Chine, les résultats pourraient se situer dans le haut de la fourchette des attentes.

Sur le marché élargi, la crise du coronavirus a fait chuter les commissions tirées de cartes de crédit pour Cembra Money Bank (+5,6%) au premier semestre. Heureuse coïncidence, le groupe zurichois a pu compter sur l'acquisition de Cashgate pour doper ses recettes. La direction reste optimiste malgré un bénéfice en recul.

Idorsia (+0,2%) a ramené sa perte semestrielle sous la barre des 200 millions de francs suisses. En raison de la crise sanitaire, le laboratoire d'Allschwil a vu certains programmes de recherche prendre du retard, mais aucune étude n'a dû être interrompue.

Leonteq (-14,7%) a bu la tasse après ses résultats semestriels, en recul en raison des turbulences provoquées par la pandémie de coronavirus. Alors que les chiffres clés sont ressortis en dessous des attentes du marché, la direction entrevoit des chances grâce à l'environnement de taux très bas.

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