Zurich (awp) - La Bourse suisse a encore reculé mardi, un peu moins fortement toutefois que la veille. Le SMI avait encore ouvert dans le vert, pour ensuite repasser rapidement au rouge. Après une tentative de remontée en début d'après-midi, l'indice a replongé nettement jusqu'à repasser sous la barre des 10'500 points. Un premier cas de coronavirus a été confirmé en Suisse.

Les analyses du laboratoire de référence de Genève ont décelé un cas d'infection par le coronavirus au Tessin. Il s'agit d'un septuagénaire qui s'est infecté dans la région de Milan lors d'une manifestation le 15 février. Les premiers symptômes sont apparus deux jours plus tard, a expliqué Pascal Strupler, directeur de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).

A New York, Wall Street, également fortement chahutée la veille, repartait aussi dans le rouge après un début positif. Les investisseurs manifestent leur inquiétude face à l'augmentation du nombre de cas recensés en dehors de Chine comme en Corée du Sud, en Iran et en Italie.

Lundi, le Dow Jones et le S&P 500 avaient connu leur pire séance en plus de deux ans, abandonnant respectivement 3,56% et 3,35% à la clôture pendant que le Nasdaq avait enregistré sa plus lourde perte depuis octobre 2018 en perdant 3,71%.

"Il est probable que l'incertitude s'étale sur plusieurs séances avec l'idée que les résultats des entreprises seront affectés ce trimestre et peut-être à plus long terme", a prévenu JJ Kinahan, de TD Ameritrade.

Le SMI a terminé en recul de 2,19% à 10'478,51 points, avec un plus bas à 10'467,21 (nouveau plus bas de l'année) et un plus haut à 10'779,15. Le SLI a cédé 2,03% à 1600,48 points et le SPI 1,98% à 12'670,86 points. Sur les 30 valeurs vedettes, Lonza (+0,9) est le seul gagnant.

Une fois n'est pas coutume, Novartis (-4,9%) a fini lanterne rouge, pesant sur l'indice. La Société américaine des spécialistes de la rétine (ASRS) a soulevé des doutes quant au nouveau médicament Beovu, appelé à devenir un moteur de ventes.

Le géant pharmaceutique bâlois a assuré examiner la situation. Dans la foulée, Vontobel a abaissé l'objectif de cours et confirmé "hold". L'analyste a été surpris par l'avertissement de l'ASRS, d'autant que les études n'avaient révélé aucun problème de sécurité du produit.

Roche (-1,4) et Nestlé (-1,0%) ont relativement limité la casse.

La FDA américaine est entré en matière sur une formulation sous-cutanée d'un traitement combiné de Roche contre une forme de cancer du sein, qui doit permettre de réduire drastiquement le temps d'administration.

Derrière Novartis, les autres plus gros perdants sont Temenos (-3,9%) et Swiss Life (-3,6%).

Alcon (-3,7%) a nettement fléchi aussi avant la publication de ses résultats mardi après la clôture de Wall Street.

Adecco (-1,1%) publie ses résultats mercredi. Les analystes tablent sur des recettes de près de 6 milliards d'euros au 4e trimestre, caractérisé par un affaiblissement du chiffre d'affaires de l'ordre de 4%.

Sur le marché élargi, Implenia (+12,2%) n'a pas comblé les attentes élevées des analystes. Les investisseurs ont cependant été conquis par l'annonce de l'introduction en Bourse d'Ina Invest, une société nouvellement créée qui doit regrouper la moitié des activités du portefeuille en développement du groupe zurichois.

PSP Swiss Property (+0,7%) a enregistré une progression de ses revenus locatifs en 2019, tout comme de la rentabilité. Les actionnaires en bénéficieront sous forme de dividende de 3,60 francs suisses par action, 10 centimes de mieux qu'au titre de l'exercice précédent.

La Banque cantonale de Genève (+0,5%) a dégagé en 2019 un bénéfice net en forte hausse, soutenu par une progression des recettes et des volumes d'affaires. L'institut a réagi suite à l'arrivée du coronavirus aux portes de la Suisse, en durcissant lundi les restrictions de voyage s'appliquant au personnel. Pour l'instant, "aucun dommage économique" n'est à déplorer.

Arbonia (-1,6%) a publié un excédent d'exploitation (Ebit) ajusté en hausse de 9,5% à 52,3 millions. En revanche, le bénéfice net a chuté de plus d'un tiers à 26,2 millions de francs suisses. La fermeture de trois usines a coûté environ 10 millions de francs suisses, a précisé l'entreprise.

CPH Chemie+Papier (inchangé) a vu ses recettes se contracter et parle de perspectives moroses pour l'exercice en cours.

SIG Combibloc (-3,4%) a dévoilé une performance 2019 honorable. Il a aussi indiqué être toujours en mesure de produire et de fournir ses clients en Chine malgré l'épidémie de coronavirus.

Meier Tobler (-0,1%) a comme prévu essuyé une contraction de ses recettes en 2019, mais la direction est parvenue à renouer avec la rentabilité.

rp/lk