Zurich (awp) - Après avoir hésité en matinée, la Bourse suisse s'est résolument orientée vers le bas jeudi, s'éloignant nettement des plus hauts historiques de la veille, lorsque le SMI avait approché à une quarantaine de points la barre mythique des 11'000 points. L'indice vedette de SIX est même brièvement repassé sous les 10'800 points dans l'après-midi, avant de se reprendre.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée. Les investisseurs digéraient une nouvelle salve de résultats d'entreprises comme American Airlines et Procter & Gamble et restaient sur leurs gardes face à la propagation d'un virus en Chine.

"La réaction du marché à cette épidémie s'est concentrée sur les titres des entreprises liées au tourisme avec une exposition chinoise. Les sociétés de casinos qui opèrent à Macao ont vu leurs actions chuter, tout comme les compagnies aériennes", a fait remarquer Art Hogan de National Holdings.

Sans surprise, la BCE a maintenu inchangée sa politique monétaire. L'institut de Francfort a par ailleurs lancé le premier réexamen de sa stratégie depuis 17 ans, afin d'ajuster ses objectifs et d'intégrer la protection du climat à ses instruments.

Le SMI a fini en recul de 0,74% à 10'813,94 points, avec un plus bas à 10'798,62 et un plus haut à 10'905,43 points. Le SLI a cédé 1,02% à 1660,55 points et le SPI 0,81% à 13'104,33 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seul Sonova (+0,8%) a fini dans le vert.

Les assureurs Zurich et Swiss Life (chacun -0,2%) et Swiss Re (-0,5%) ont relativement bien résisté.

HSBC a relevé la recommandation de Zurich à "buy" après "hold" et fortement rehaussé l'objectif de cours. Selon la banque britannique, l'action s'apparente à une obligation, vu le bilan solide, un profil de bénéfices moins volatil et une bonne réalisation de ses propres objectifs dans le passé.

HSBC a aussi relevé les objectifs de cours de Swiss Life et de Bâloise (-1,2%). De manière générale, les cours sont peu dépendants de l'environnement général des taux bas, car les investisseurs examinent de plus près leurs modèles d'affaires et les évaluent en conséquence, ont notamment commenté les analystes.

Partners Group (-5,0%) est resté arrimé à la dernière place, derrière Julius Bär (-3,3%) et Swatch (-3,0%).

Berenberg a entamé la couverture du gestionnaire d'actifs zurichois avec recommandation à la vente et objectif de cours à 607 francs suisses, très loin des 894 francs suisses du moment. JPMorgan a pour sa part relevé l'objectif de cours et confirmé "overweight". L'analyste de la banque américaine a relevé ses estimations de bénéfice par action pour 2020 et 2021 de respectivement 1,3% et 1,2%, pour refléter un niveau d'actifs sous gestion en fin d'année plus élevé qu'attendu.

Selon des courtiers, Julius Bär a subi des prises de bénéfices. UBS (-0,9%) et Credit Suisse (-0,8%) ont fait un peu mieux que l'indice.

Vontobel a abaissé l'objectif de cours et confirmé "buy" pour UBS, alors que Kepler Cheuvreux a relevé l'objectif de cours et confirmé "buy". La grande banque, avec ses objectifs peu ambitieux, a manqué l'occasion de se rajeunir et de créer un potentiel pour l'action, ont déploré les analystes français. Pour l'expert alémanique, les nouveaux objectifs financiers à moyen terme sont plutôt réalistes.

Richemont (-2,4%) a nettement reculé, faisant visiblement les frais des craintes de ralentissement des ventes horlogères en Asie si le coronavirus venait à se propager. Le cas échéant, les valeurs du tourisme seront aussi fortement affectées, ont averti les experts de Moody's. Sur le marché élargi, Dufry a chuté de 3,2%.

Dans le camp des poids lourds, Novartis (-0,5%) a limité la casse. Roche (-0,9%) et Nestlé (-0,7%) ont reculé un peu plus nettement.

Vontobel a relevé l'objectif de cours de Roche et confirmé "buy". L'analyste a pris en compte l'acquisition de Spark Therapeutics pour lequel il voit un potentiel de ventes de 800 millions de dollars du candidat SPK-8011 contre l'hémophilie A et prend aussi en compte l'accord de licence avec Sarepta Therapeutics.

Givaudan (-1,0%) doit dévoiler ses résultats annuels vendredi. Les analystes tablent sur une nette croissance, mais avec un ralentissement de la dynamique en raison d'une base de comparaison défavorable au 4e trimestre.

Sur le marché élargi, Autoneum (+3,1%) a profité de recettes en hausse l'année dernière, malgré un secteur automobile morose.

Schlatter (-6,9%) a souffert après avoir confirmé que 2019 allait se solder par une mauvaise performance financière, avec des recettes et une rentabilité en chute libre.

Après des chiffres en repli, Huber+Suhner a cédé 3,0%.

rp/buc