Zurich (awp) - Après la belle remontée matinale, le soufflé est retombé à la Bourse suisse et les indices ont soudainement viré au rouge, le SMI chutant d'une centaine de points peu avant midi. Après une nouvelle reprise, l'indice phare de SIX a même inscrit son plus bas du jour en début d'après-midi. Il a repris de l'élan par la suite pour terminer tout près de l'équilibre.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée, au lendemain d'une forte hausse. Les investisseurs suivaient le débat parlementaire autour d'un nouveau plan de relance aux Etats-Unis et attendaient les décisions de la Réserve fédérale (Fed), en conclave mardi et mercredi.

Les Républicains souhaiteraient notamment que la subvention hebdomadaire que le gouvernement verse aux chômeurs depuis le début de la crise soit réduite à 200 dollars, au lieu de 600 dollars depuis avril. Mais les responsables démocrates à la Chambre des représentants et au Sénat y opposent une fin de non-recevoir. "Autrement dit, ils ne sont pas sur la même longueur d'ondes. Cela devrait garantir une semaine riche en drames politiques", a résumé Patrick O'Hare de Briefing.com.

Pour ce qui est de la Fed, aucune annonce spécifique n'en est attendue. La Fed devrait redire qu'elle se tient prête à mettre en oeuvre toutes les mesures nécessaires pour soutenir l'économie américaine. Les taux, qui avaient été abaissés mi-mars dans une fourchette de 0 à 0,25% face à la mise en place de mesures massives de confinement dans le pays, ne devraient pas bouger.

Le SMI a terminé hausse minime de 0,05% à 10'277,20 points, avec un plus bas à 10'222,89 et un plus haut à 10'320,20. Le SLI a cédé 0,18% à 1559,86 points et le SPI grignoté 0,06% à 12'720,22 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 8 ont progressé, 21 reculé et Sika a fini à l'équilibre

Roche (+1,9%) a fini en tête des gagnants, devant Lonza (+1,2%) et Vifor (+0,8%).

Lonza est impliqué dans le développement du candidat vaccin de Moderna et dont des tests à grande échelle vont être lancés. Le groupe rhénan-valaisan a de surcroît annoncé l'extension d'un partenariat avec Kodiak dans le domaine ophtalmique. Lonza va faire appel à ses usines de Nansha en Chine et de Viège pour produire des biopolymères, tandis que le site de Portsmouth aux Etats-Unis fabriquera des anticorps.

Nestlé (+0,1%) a aussi gagné un peu de terrain, qui a annoncé juste après la clôture un investissement de 167 millions de dollars pour l'expansion de Purina (nourriture pour animaux de compagnie) aux Etats-Unis.

Le troisième poids lourd, Novartis, a pesé sur l'indice.

Richemont (-2,2%) a terminé lanterne rouge derrière UBS (-1,8%) et la volatile AMS (-1,5%).

Swatch (-0,5%) a aussi reculé, tout comme les deux autres bancaires Julius Bär (-1,4%) et Credit Suisse (-1,2%). La Banque centrale européenne (BCE) a prolongé jusqu'en janvier sa demande de moratoire sur les dividendes des banques.

Sur le marché élargi, la croissance affichée par SIG Combibloc (-7,1%) au 1er semestre a dépassé les attentes des analystes, mais cela a laissé de marbre les investisseurs. C'est que le fabricant d'emballages prévoit la pluie après le beau temps: la constitution de stocks alimentaires au pic de la pandémie se traduira vraisemblablement par une baisse de la demande au second semestre et donc par des recettes amoindries.

Vontobel (-2,5%) a publié des résultats en demi-teinte au terme du premier semestre 2020 mais le groupe reste confiant pour la suite de l'exercice. Les analystes sont déçus car les chiffres de la banque se sont avérés inférieurs aux attentes. Du coup les investisseurs réagissaient par la négative.

Autoneum (-1,2%) subi, comme attendu, une lourde perte nette au premier semestre en raison de l'effondrement de l'activité consécutive à la pandémie de coronavirus. Face à un marché automobile en souffrance, la direction est modérément optimiste quant à la suite de l'exercice.

Forbo (-0,6%) a également affiché une résilience insoupçonnée en première moitié d'année. Le producteur de revêtements de sols et de ceintures de convoyage prévoyait déjà avant l'éclatement de la pandémie un recul des ventes comme du résultat d'exploitation. L'essoufflement est néanmoins demeuré nettement moindre qu'escompté.

rp/ol