Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé en ordre dispersé mardi à l'issue d'une séance à nouveau marquée par de sensibles variations des cours. Le SMI, qui avait encore ouvert dans le vert, a rapidement plongé dans le rouge, avant de se redresser, effectuant à nouveau quelques brefs passages dans le vert pour reperdre du terrain, inscrire un plus bas du jour sur la barre des 10'000 points et se redresser un peu sur la fin.

A New York, Wall Street gagnait un peu de terrain en matinée. "De manière générale, il y a un sentiment d'indécision, voire de nervosité sur le marché", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.com. "C'est la nature de la phase de consolidation suivant une hausse énorme, qui s'est faite grâce à l'élan du marché plutôt qu'à des facteurs économiques fondamentaux", a-t-il ajouté.

Malgré quelques accrocs en cours de route, les grands indices new-yorkais ont en effet connu un rebond quasiment ininterrompu depuis fin mars, date à laquelle ils ont touché leur plus bas de l'année.

On attendait par ailleurs l'audition devant la Chambre des représentants du président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, et du secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin. Dans des propos liminaires diffusés lundi, M. Powell a indiqué que le rebond de l'économie américaine avait commencé plus vite que prévu tout en soulignant que la production et l'emploi restaient à des niveaux très inférieurs à ceux d'avant la pandémie de Covid-19.

M. Mnuchin devait lui évoquer la possibilité de nouvelles mesures de soutien à l'économie américaine, se disant prêt à travailler sur un projet bipartisan avec le Congrès.

En Suisse, les chiffres d'affaires du commerce de détail se sont nettement redressés en mai, mois de la levée de plusieurs restrictions mises en place pour lutter contre la propagation de la pandémie. De son côté, le baromètre conjoncturel KOF s'est fixé en deçà des attentes en juin, même si les économistes ont perçu des signaux positifs.

Le SMI a terminé en recul de 0,15% à 10'045,30 points, avec un plus bas à 10'000,82 et un plus haut à 10'077,23. Le SLI a gagné 0,15% à 1506,55 points et le SPI cédé 0,15% à 12'436,03 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 11 ont reculé et 19 progressé.

Vifor (-3,8%) et AMS (-2,8%) se sont disputés la lanterne rouge durant toute la séance. Novartis (-1,1%) est venu compléter le trio des plus gros perdants, souffrant de rotation de secteurs, selon des courtiers.

Commerzbank a abaissé l'objectif de cours de Vifor tout en maintenant "buy". Le laboratoire saint-gallois ne sortira pas indemne de la crise du coronavirus, selon l'analyste Daniel Wendorff, qui a réduit notamment ses estimations pour Ferinject/Injectafer et Veltassa.

Roche (-0,9%) a aussi pesé sur l'indice, alors Nestlé (-0,2%) a mieux résisté.

Temenos (+5,1%) a fini largement en tête du classement, porté par un relèvement d'objectif de cours de Goldman Sachs, qui a malgré tout confirmé la recommandation "sell". L'analyste a légèrement relevé ses estimations de croissance des ventes pour 2020, prenant ainsi en compte les chiffres de différents acteurs de la branche, qui laissent présager une meilleure dynamique.

Givaudan (+2,1%) et Logitech (+1,9%) complètent le podium.

Egalement recherché, Kühne+Nagel (+0,7%) a signé un contrat sur plusieurs années avec le producteur de compléments alimentaires américain Huel, dont il assurera le stockage et la distribution des produits dans une douzaine de pays européens.

Chez Lonza (+0,7%), le directeur opérationnel Sven Abend a quitté la société pour prendre un poste de directeur général en Allemagne.

Sur le marché élargi, Leonteq (+10,4%) a conclu un partenariat avec le gestionnaire d'actifs Blackrock pour le développement et la distribution de fonds liés au géant américain. L'offre sera basée sur des produits ETF iShares de Blackrock, a précisé la société zurichoise. Aucun détail financier n'a été divulgué.

Les actionnaires d'Hochdorf (+5,0%) ont refusé la décharge aux dirigeants lors de l'assemblée générale durant laquelle la cotation du titre avait été suspendue.

Aryzta (+0,7%) a essuyé une forte baisse des revenus en avril et mai, mais le boulanger industriel voit une lueur au bout du tunnel et a constaté un redressement des ventes en juin.

La Banque cantonale de Glaris (-1,6%) a corrigé à la baisse ses chiffres du premier trimestre. Le bénéfice net s'est établi à 5,0 millions, contre 5,7 millions précédemment et le résultat opérationnel à 5,8 millions, contre 6,6 millions auparavant.

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