Zurich (awp) - La Bourse de Zurich a nettement reculé jeudi, à l'instar des principales autres places européennes. Son indice phare SMI a même inscrit un plus bas du jour un peu sous la barre des 9400 points avant de se reprendre à l'approche de la fin de la séance.

Le regain de tensions entre Washington et Pékin - le président Trump ne veut plus parler avec son "ami" Xi Jinping pour le moment - et des commentaires prudents du président de la Fed Jerome Powell concernant l'économie américaine ont inquiété les investisseurs.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée, plombée par les statistiques hebdomadaires des inscriptions au chômage et au lendemain d'un fort recul. Le département du Travail a enregistré 2,98 nouvelles demandes d'allocations chômage, témoin du choc provoqué par la crise du coronavirus sur l'économie américaine.

Si les demandes se sont affichées en baisse pour la sixième semaine de suite, elles "restent à un niveau extraordinairement élevé", a souligné Rubeela Farooqi, économiste chez HFE. "La détérioration du marché de l'emploi confirme de nouveau les conséquences d'une fermeture délibérée de l'économie destinée à contenir le virus", a-t-il ajouté.

Le SMI a terminé en baisse de 1,90% à 9448,14 points, avec un plus bas à 9393,47 et un plus haut à 9592,50 points. Le SLI a cédé 2,19% à 1367,64 points et le SPI 2,04% à 11'763,03 points. Les 30 valeurs vedettes ont fini dans le rouge.

Zurich (-0,07%) a réalisé la "moins pire" performance, derrière Roche (-0,6%) qui avait été longtemps le seul gagnant. Credit Suisse (-1,0%) complète le podium du jour.

Zurich Insurance a déjà comptabilisé pour 280 millions de dollars de prestations dommages liées à la pandémie de Covid-19 sur les trois premiers mois de l'année. L'assureur anticipe une facture de l'ordre de 750 millions sur l'ensemble de l'exercice en cours.

La filiale Genentech de Roche a annoncé avoir obtenu des résultats positifs pour la phase clinique II Cityscape, une étude évaluant l'efficacité et l'innocuité de Tiragolumab en association avec Tecentriq (atezolizumab) dans le traitement d'une forme particulière du cancer du poumon (NSCLC).

Les deux autres poids lourds Nestlé (-2,1%) et Novartis (-2,5%) ont pesé sur l'indice.

Le dernier nommé a annoncé qu'il dévoilera une série de données cliniques lors de deux prochains congrès d'oncologie qui se dérouleront en ligne, coronavirus oblige.

Les bancaires UBS (-2,1%) et Julius Bär (-2,4%) ont également nettement fléchi.

Dans le wagon de queue, la lanterne rouge est échue à Temenos (-5,0%), derrière Partners Group (-4,6%) et Adecco (-4,2%).

ABB (-4,0%) a décroché auprès de Metsä Fibre un contrat de 40 millions d'euros. Le Zurichois fournira en échange des solutions d'électrification et d'entraînement pour le moulin à produits organique de Kemi, dans le nord de la Finlande.

Clariant (-3,5%) a décidé de renoncer au dividende ordinaire en raison de l'environnement économique incertain lié au coronavirus. En revanche, le dividende spécial de 3 francs suisses par action sera versé, sous réserve de la conclusion de la vente de la division Masterbatches.

Au niveau du marché élargi, Sunrise (+3,3%) a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes des analystes, mais revoit à la baisse ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice 2020.

Straumann (-8,4%) veut réduire ses coûts en sabrant 660 postes à travers le monde, dont 60 postes à Bâle, où le groupe commpte près de 600 employés.

Aryzta (-4,8%) a chargé le conseiller Rothschild & Co d'examiner toutes les options stratégiques et financières d'ici fin juillet.

Flughafen Zürich (-2,4%) a annoncé mercredi soir que le trafic passagers s'est effondré de 99,6% en avril en rythme annuel, à 26'913 personnes.

rp/buc