Zurich (awp) - Les pertes à la Bourse suisse prenaient des allures hémorragiques en fin de matinée jeudi, alors que le nombre de nouvelles infections au coronavirus atteint des niveaux inédits dans plusieurs pays et alimente des craintes de nouvelles mesures de verrouillage.

Au chapitre macroéconomique, la Chine a signalé un fort ralentissement de l'inflation en septembre (+1,7%), après une amélioration des approvisionnements dans le secteur alimentaire. Les analystes s'attendaient à une décélération moins prononcée (+1,9%) après la hausse de 2,4% observée en août.

En Suisse, l'indice des prix à la production et à l'importation a affiché un timide rebond en septembre.

Roche finissait de plomber l'ambiance, après un troisième trimestre plutôt décevant.

"L'humeur des investisseurs peut changer au cours de la journée, car ils attendent des données américaines majeures aujourd'hui avec les demandes d'allocations chômage américaines en vue, ainsi que les résultats de Morgan Stanley et Charles Schwab," veut croire Pierre Veyret, d'Activetrades.

L'analyste souligne en outre que la plupart des indices européens se négocient désormais à proximité de leurs seuils de support respectifs.

A 11h08, le Swiss Market Index (SMI) abandonnait 2,15% à 10'071,23 points, s'enfonçant sous la barre symbolique des 10'000 points. Le Swiss Leader Index (SLI) cédait 2,23% à 1545,79 points et le Swiss Performance Index (SPI) 2,11% à 12'5889,00 points. Sur les trente valeurs vedettes, seul Lonza (+1,3%) se maintenait à flot, brillamment qui plus est.

Le sous-traitant de l'industrie pharmaceutique a levé le voile sur ses ambitions pour les trois prochaines années, ainsi que des changements structurels, annonçant dans la foulée l'entrée en fonction de son nouveau patron Pierre-Alain Ruffieux dès le mois prochain.

La lanterne rouge revenait à la volatile AMS (-4,8%), sans indication particulière, derrière les deux représentants du luxe Richemont (-3,7%) et Swatch (-3,6%).

Dans le bas du tableau également, Roche décrochait de 3,2%. La multinationale pharmaceutique n'est pas parvenue à combler les attentes des analystes sur les neuf premiers mois de d'année, malgré une bonne surprise du côté de la petite unité Diagnostics.

Les deux autres poids lourds de l'indice Novartis (-1,8%) et Nestlé (-1,6%) n'offraient qu'une résistance très relative.

Sika (-1,9%) faisait presque bonne figure, après avoir pourtant vu sa recommandation dégradée de deux crans à "reduce" par Baader Helvea, qui a dans la foulée relevé l'objectif de cours. Selon le courtier genevois, le bond de plus d'un tiers du cours depuis décembre est trop rapide et trop élevé, justifiant la prise des bénéfices.

Sur le marché élargi, le fabricant de matériaux composites Gurit (porteur -1,1%) a fait état de ventes en hausse sur les neuf premiers mois de 2020, malgré la crise, à la faveur de sa forte présence dans le secteur éolien.

La biotech zurichoise Kuros (-3,2%) va agrémenter son augmentation de capital d'une tranche supplémentaire, à la faveur de l'engagement du néerlandais Optiverder d'exercer tous ses droits de souscription.

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