Zurich (awp) - La Bourse suisse s'acheminait jeudi vers une ouverture en repli, en l'absence de nouvelles d'entreprises d'envergure et sur fond d'escalade rhétorique entre la Chine et les Etats-Unis. Pékin a notamment fustigé le "harcèlement économique" de Washington à l'égard de son fleuron des télécommunications Huawei et prévenu que l'Empire du Milieu se battra "jusqu'au bout" dans la guerre commerciale initiée par le locataire de la Maison Blanche.

"Les actionnaires demeurent déchirés entre enthousiasme et panique", résume IG Market dans un commentaire matinal. Le prochain tweet du président américain pourrait rapidement faire évoluer les marchés dans un sens comme dans l'autre, poursuit le prestataire britannique de services financiers.

Mirabaud Securities souligne que la fébrilité des investisseurs risque d'être alimentée encore par l'approche des élections européennes.

L'agenda comprend encore notamment la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Banque centrale européenne, du produit intérieur allemand au premier trimestre, ainsi que des ventes au détail britanniques en avril.

A 08h15, le préSMI concocté par Julius Bär s'affaissait de 0,36% à 34,90 francs suisses, sur un front rouge uni.

Nestlé (-0,3%) planche avec son partenaire néo-zélandais Fonterra sur les "options stratégiques" pour leur coentreprise au Brésil, n'excluant une cession de leurs parts respectives. Les paquebots pharmaceutiques Roche et Novartis (-0,3% chacun) dérivaient aussi au gré du courant. Novartis tient ce jour aux Etats-Unis une "journée de rencontre avec sa direction".

Les bancaires UBS et Credit Suisse lâchaient 0,5% chacune, sans indication particulière dans les deux cas.

Hors SMI, AMS (-3,4%) reculait plus fortement que la moyenne. Le producteur autrichien de semi-conducteurs est fortement exposé à un marché des télécommunications qui se retrouve au coeur des batailles commerciales sino-américaines.

Bâloise abandonnait 0,4%, après avoir reconnu une érosion de la rentabilité de ses affaires vie en 2018.

Ypsomed (-1,3%) a étoffé sa rentabilité l'an dernier, grâce essentiellement à une contribution exceptionnelle de son ancien partenaire américain Insulet. Le concepteur de dispositifs d'injection proposera à ses actionnaires un dividende amputé de plus de moitié en comparaison annuelle.

Santhera (pas d'indication avant-Bourse), s'apprête à céder la majeure partie des droits sur son unique produit commercialisé, afin notamment de se donner les moyens de poursuivre ses activités de recherche.

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