Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait ouvrir en baisse jeudi, inversant la tendance résolument optimiste de la veille. Encouragés mercredi par les progrès sur un vaccin contre le Covid-19, les investisseurs devraient se montrer sur la retenue avant les annonces de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

Wall Street a terminé dans le vert mercredi soir, malgré un repli en seconde partie de séance, dans un marché enthousiasmé par les résultats trimestriels de la banque Goldman Sachs et rassuré par une annonce de la biotech Moderna sur le développement d'un vaccin contre le coronavirus.

"Les indices européens devraient ouvrir en baisse ce matin avant la réunion de la BCE qui pourrait aussi accentuer (ou non) l'appréciation de l'euro face au dollar", a estimé John Plassard. Selon l'analyste de Mirabaud Securities, la raison de la faiblesse est aussi à mettre sur le compte de la croissance chinoise et des ventes au détail en dessous des attentes "qui laissent penser que le rebond de l'économie ne sera pas en forme de V".

Le PIB chinois a rebondi de 3,2% au deuxième trimestre, après avoir enregistré son plus mauvais résultat historique au premier partiel (-6,8%).

A 08h13, le SMI avant-Bourse reculait de 0,84% à 10'371,77 points, selon les indications préalables fournies par Julius Bär. La veille, l'indice vedette avait bondi de 1,95% en clôture.

La majorité des valeurs vedettes se repliaient, à l'exception notable de Temenos (+2,3%) qui affichait la meilleure performance parmi les "blue chips". Le développeur genevois de logiciels bancaires a dépassé les attentes avec ses résultats au deuxième trimestre. La part récurrente des revenus et le nouveau partenariat avec le groupe indien HCL ont soutenu les activités.

Geberit (+0,5%), Sika (+0,2%) et Sonova (+0,3%) étaient aussi recherchés. Le spécialiste des additifs pour le bâtiment a vu son objectif de cours fixé à 225 francs suisses par Barclays.

A l'inverse, Richemont (-3,8%) signait la plus mauvaise performance avant-Bourse. Le spécialiste du luxe a bouclé le premier trimestre de son exercice décalé 2020/21 (avril-juin) sur une chute vertigineuse de 47% des ventes à 1,99 milliard d'euros. Le groupe explique ce recul par les effets de la pandémie de coronavirus sur ses affaires.

Son homologue Swatch (-1,5%), qui a dévoilé mardi la première perte semestrielle de son histoire, reculait également.

Les bancaires Credit Suisse (-0,9%) et UBS (-1,7%) baissaient également, ainsi que les trois poids lourds de la cote Nestlé (-0,6%), Roche (-0,6%) et Novartis (-0,8%). Ce dernier promet de livrer temporairement dans les pays défavorisés une quinzaine de médicaments génériques ou sans ordonnance destinés à atténuer les symptômes du Covid-19 à prix coûtant.

Sur le marché élargi, Rieter (-3,7%) se repliait nettement. Le constructeur de machines textile a affiché une performance semestrielle encore plus marquée qu'attendu par la pandémie de coronavirus. Les entrées de commandes ont fondu d'un tiers et le chiffre d'affaires a été élagué de près de 40%.

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