Zurich (awp) - La Bourse suisse naviguait toujours dans le rouge lundi à l'approche de la mi-journée. L'indice vedette Swiss Market Index (SMI) demeurait sous les 10'000 points, plombé notamment par Roche et Novartis. Les bancaires faisaient également la moue. Les inquiétudes commerciales et géopolitiques se rappellent au bon souvenir des investisseurs.

Les Futures sur indices américains pointent tous légèrement dans le rouge. L'euphorie suscitée par l'accord commercial partiel annoncé vendredi par le président américain Donald Trump s'est rapidement dissipée. Les incertitudes liées au litige commercial entre Washington et Pékin demeurent.

"Rien n'a été signé et plusieurs zones d'ombre subsistent", relativise John Plassard de Mirabaud, qui rappelle que la principale requête des autorités chinoises, le retrait des taxes qui frappent les produits exportés aux Etats-Unis, n'a pas été entendue jusqu'ici.

Cette guerre d'usure entre les deux pays a des répercussions sur le commerce extérieur de la Chine. En septembre, les exportations de l'Empire du Milieu ont atteint un plancher pluriannuel.

Le Brexit entre dans une semaine décisive avec les négociations de la dernière chance entre l'Union européenne et la Grande-Bretagne. La semaine dernière, l'optimisme prévalait autour d'un accord entre les deux partenaires. Le scepticisme a visiblement pris sa place, affirme ActivTrades dans un commentaire.

A 11h00, le SMI cédait 0,86% à 9931,50 points. Le Swiss Leader Index (SLI) perdait 0,81% à 1519,48 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,78% à 12'083,04 points. Toutes les valeurs vedettes se paraient de rouge à l'exception de Givaudan (stable), Sonova (+0,1%) et Alcon (+0,4%).

Roche (-1,7%) regagnait un peu de terrain, tandis que Novartis (-1,4%) s'enfonçait davantage en zone déficitaire. Le gouvernement américain réfléchirait à taxer plus durement les exportations pharmaceutiques suisses, selon des articles de presse.

Par ailleurs, Roche a revendiqué un succès dans ses recherches contre le pemphigus vulgaire. Une étude de phase III a démontré une supériorité de son rituximab sur une option alternative.

Le troisième poids lourd Nestlé (-0,4%) s'en sortait mieux.

Credit Suisse (-1,6%) n'en menait pas large. Barclays a relevé l'objectif de cours de la grande banque, l'établissement britannique s'attendant à une bonne performance de la division de banque d'affaires Global Markets. Pour UBS (-0,8%), Barclays a raboté ses estimations, bien plus pessimistes que celles du consensus. Julius Bär s'étiolait de 1,1%.

AMS (-2,1%), Temenos (-1,8%) et Kühne+Nagel (-1,7%) subissaient les pertes les plus lourdes.

Sur le marché élargi, Sunrise prenait 0,3%. Le groupe zurichois a reçu un nouveau soutien en vue du rachat contesté du câblo-opérateur UPC. Le cabinet de conseil aux investisseurs Glass Lewis appuie l'augmentation de capital prônée pour mener à bien l'opération. Le propriétaire d'UPC, Liberty Global, veut participer à l'augmentation de capital à hauteur de 500 millions de francs suisses.

Implenia (-3,0%) a fâché ses actionnaires de référence. Veraison, Parmino Holding et Max Rössler ont rompu les discussions qu'ils entretenaient avec le groupe de construction avant l'assemblée générale extraordinaire. Le groupe d'actionnaires a convoqué l'assemblée afin de proposer la séparation des activités immobilières et leur cotation en Bourse.

Le groupe industriel Klingelnberg (-5,6%) veut réduire ses coûts afin de compenser une baisse des recettes et du résultat opérationnel prévus pour l'exercice décalé 2019/20. La société est confrontée à un ralentissement sur plusieurs marchés.

Aryzta s'envolait de 5,1%. Kepler Cheuvreux a relevé sa recommandation à "hold" de "reduce". Kreissparkasse Biberach a renforcé sa participation dans Peach Property (+1,9%) à 10,9%, contre 7,7% précédemment, suite à une augmentation de capital.

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