Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé dans le rouge lundi. Les investisseurs ont été incités à la prudence face aux incertitudes autour du conflit commercial sino-américain et dans le sillage de données macroéconomiques décevantes en zone euro et qui ont relancé les craintes pour l'économie mondiale. Le SMI a bien repassé la barre des 10'000 points en cours de séance, mais il n'est pas parvenu à se maintenir au-dessus de ce niveau.

Alors que les marchés américains avaient déjà souffert avant la pause du week-end de l'annonce que la délégation chinoise allait écourter son séjour américain, l'information peut laisser supposer l'existence d'autres enjeux dans ce conflit commercial, a commenté un expert de Prudential. D'autant qu'au même moment le président Donald Trump a déclaré ne pas vouloir d'accord commercial avant l'élection présidentielle américaine (en novembre 2020).

"Nous souhaitons un accord total, un accord partiel ne m'intéresse pas", avait en effet lancé vendredi le locataire de la Maison Blanche. "Cela pourrait aller vite, mais ce ne serait pas le bon accord. Il faut bien faire les choses", a-t-il expliqué, insistant sur l'extrême complexité du dossier.

Sur le front économique, la croissance de l'activité privée dans la zone euro a reculé en septembre pour atteindre son niveau le plus bas depuis juin 2013, selon la première estimation de l'indice PMI composite du cabinet Markit.

A New York, Wall Street hésitait en matinée affectée notamment par "le ralentissement continu des indicateurs de la zone euro, qui exacerbe les inquiétudes sur la croissance mondiale", ont commenté les analystes de Charles Schwab.

Le SMI a fini en recul de 0,59% à 9997,39 points, avec un plus bas à 9957,82 et un plus haut à 10'046,84. Le SLI a perdu 0,74% à 1531,54 points et le SPI 0,47% à 12'129,21 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 24 ont reculé et 6 avancé.

Le poids lourd défensif Nestlé (+0,8%) a fini en tête du podium, suivi de Kühne+Nagel et Swatch (chacun +0,5%), Swiss Re et Alcon (chacun +0,4% et Sonova (+0,2%).

Novartis (-0,7%) et Roche (-0,8%) ont nettement reculé. Roche va dévoiler de nouvelles données pour plusieurs médicaments de son portefeuille, notamment pour ses anticancéreux Tecentriq et Alecensa, dans le cadre du congrès de la Société européenne d'oncologie médicale (ESMO), qui aura lieu du 27 septembre au 1er octobre à Barcelone.

Credit Suisse (-2,8%) a fini lanterne rouge, derrière Logitech et Temenos (chacun -2,2%), ABB (-1,9%) et UBS et Richemont (chacun -1,8%). Julius Bär (-1,3%) a un peu mieux résisté.

Credit Suisse a promis de faire la lumière sur l'affaire autour d'Iqbal Khan, son ancien responsable des activités de banque privée recruté récemment par UBS pour y codiriger la gestion de fortune. Des scènes de poursuite dignes d'un polar ont été décrites ces derniers jours dans les médias. Credit Suisse les a qualifiées de "non exactes".

Zurich (-0,2%) risque de devoir passer à la caisse comme assureur des voyages à forfait de l'entreprise en faillite Thomas Cook, qui laisse 600'000 touristes en plan.

Sur le marché élargi, le conglomérat touristique valaisan BVZ Holding (+9,4%) a enregistré un bénéfice net de 7,3 millions de francs suisses au 1er semestre, en hausse de 41% sur un an. Les recettes ont augmenté de 12% à 86 millions, grâce à l'afflux de touristes asiatiques et suisses, notamment.

Meyer Burger (-5,6%) ne veut pas d'un représentant de Sentis capital PCC dans son conseil d'administration.

Polyphor (-1,6% à 6,88 francs suisses) reculait fortement après que Deutsche Bank a massivement raboté son objectif de cours de 16 à 6 francs suisses. L'établissement allemand estime que développement du médicament Balixafortide contre le cancer du sein se base sur une étude dont les résultats sont difficiles à interpréter.

rp/fr