Zurich (awp) - La Bourse suisse est repassée au rouge vendredi. Après trois séances de hausse d'affilée, l'heure était à nouveau à la prudence. La propagation du coronavirus continue dans le monde, aux Etats-Unis notamment, devenu le nouvel épicentre de la pandémie. Le SMI a terminé juste sous la barre des 9000 points.

A New York, Wall Street les indices perdaient plus de 3% en matinée, le marché étant toujours fragilisé par la crise du coronavirus.

Jeudi, le marché avait encore progressé, soutenu par le vote du plan de relance gigantesque par le Sénat pour soutenir l'économie américaine et malgré hausse record du nombre de demandeurs d'allocations chômage aux Etats-Unis. Le texte devait être approuvé vendredi par la Chambre des représentants, puis promulgué par le président Trump.

Les observateurs s'accordent toutefois à dire que le marché reste sous pression, alors que les Etats-Unis comptent désormais plus de cas recensés de coronavirus que tout autre pays dans le monde et que l'économie de la première puissance mondiale tourne au ralenti. "Malheureusement, le marché ne se préoccupe pas de ce qui s'est passé, mais de ce qui est à venir", a rappelé Patrick O'Hare, de Briefing.

"Le rapport sur les demandeurs d'allocation chômage hier a clairement montré qu'il va y avoir de nombreuses mauvaises nouvelles économiques dans les prochaines semaines malgré les mesures de relance économique", a-t-il ajouté.

En Suisse, le Conseil fédéral a pris une nouvelle série de mesures et a notamment approuvé la proposition de la Banque nationale suisse (BNS) de désactiver sans délai le volant anticyclique de fonds propres. Cette mesure accroît la marge de manoeuvre dont disposent les banques pour octroyer des crédits visant à atténuer les conséquences économiques liées au coronavirus.

Le SMI a fini en recul de 2,26% à 8996,37 points, avec un plus bas à 8868,05 et un plus haut à 9192,97 points. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice vedette de SIX a cependant gagné 4,3%. Le SLI a perdu 2,79% à 1320,31 points et le SPI 1,93% à 10'932,18 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seuls Sonova (+0,8%) et Swisscom (+0,3%) ont terminé en territoire positif.

Juste sous la ligne de flottaison, Roche (-0,3%) a obtenu de l'Agence américaine des médicaments (FDA) le feu vert pour une demande d'extension d'homologation de l'antigrippal Xofluza. Swiss Re (-1,0%), Novartis (-1,2%) et Nestlé (-1,3%) ont également limité leurs pertes.

Novartis a reçu du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne des médicaments (EMA) des avis positifs pour le Zolgensma et le Cosyntix (secukinab). Le premier consiste en la seule thérapie génique pour l'amoyotrophie spinale (SMA) touchant de petits enfants, alors que le second est destiné au traitement de patients adultes atteints d'une certaine forme d'arthrite.

De l'autre côté du classement, Credit Suisse (-7,0%) a terminé lanterne rouge, derrière LafargeHolcim (-5,1%), Partners Group et UBS (chacun -4,9%). Julius Bär (-4,0%) fait aussi partie du club des valeurs ayant perdu 4% ou plus.

Lafargeholcim a pris des mesures pour protéger sa trésorerie en 2020, face aux interruptions d'activité causées par la pandémie de coronavirus. La feuille de route établie pour l'année en cours n'est plus d'actualité, mais le dividende de 2 francs suisses est maintenu.

Givaudan (-3,7% ou 109 francs suisses) était traité ce jour hors dividende de 62 francs suisses.

Les valeurs du luxe Richemont (-4,0%) et Swatch (-3,9%) n'ont pas été à la fête, ni Kühne+Nagel (-3,3%) qui a vu sa recommandation et son objectif de cours rabotés par plusieurs analystes.

Sur le marché élargi, Dufry (-10,8%) a fait la pire performance du jour.

Flughafen Zürich (-1,3%) a vu Standard & Poor's a placer la note "AA-" sous observation avec implication négative. En raison de la solidité du bilan, de la trésorerie élevée et de la stabilité des revenus immobiliers, S&P a décidé de ne pas prendre de mesures immédiates et de suivre de près la situation.

Face à l'impact économique de la pandémie de coronavirus, Aevis Victoria (+3,0%) a serré la vis en matière de dépenses pour maintenir ses liquidités à flot. Le groupe de cliniques privées et d'hôtels, qui n'a pas formulé d'objectif pour 2020, a dans l'immédiat renoncé à verser un dividende.

Valora (+1,6%) n'a pas souffert d'une révision de à "négative" de "stable" de la perspective de crédit par Credit Suisse, qui a maintenu la note "low BBB".

rp/buc