Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé vendredi la dernière séance de la semaine sur un rebond, dans le sillage de la clôture en hausse de Wall Street la veille. En dépit des inquiétudes quant à l'économie, les investisseurs ont notamment salué la progression du prix du pétrole, en attendant que la Réserve fédérale (Fed) passe ses taux en zone négative.

Evoquant dans son commentaire la clôture en hausse de Wall Street, John Plassard, de Mirabaud Securities, fait part de l'intervention de la "main magique", alors que les indices américains avaient entamé la séance en forte baisse. Le Dow Jones s'est même payé le luxe de progresser de plus de 840 points entre le plus bas et le plus haut de la séance, note l'expert.

L'inquiétude était pourtant de mise, les Etats-Unis ayant enregistré plus de 2,98 millions de nouvelles demandes d'allocation chômage la semaine passée. Au total, depuis l'arrêt brutal de l'économie mi-mars avec la mise en place de mesures massives de confinement pour contenir l'épidémie dans le pays, près de 36,5 millions de personnes ont pointé au chômage.

Par ailleurs, le ton est encore monté d'un cran entre Washington et Pékin après que le président américain Donald Trump ait affirmé que les Etats-Unis pouvaient aisément couper les relations commerciales avec la Chine.

En Suisse, le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) anticipe désormais une chute de la croissance économique suisse de 5,5% cette année, en raison de l'impact de la pandémie de coronavirus. Le produit intérieur brut (PIB) devrait cependant rebondir de 5,4% en 2021.

Vers 09h12, l'indice SMI notait à 9570,55 points, en hausse de 1,30%. Le SLI progressait de 1,21% à 1384,23 points, alors que l'indice élargi SPI prenait 1,33% à 11'918,90 points.

Sur les 30 valeurs vedettes, seuls Lafargeholcim (-3,1% ou 1,16 franc, traité hors dividende de 2 francs suisses) et Partners Group (-1,2%, également hors dividende de 25,50 francs suisses). Les 28 autres titres s'appréciaient.

Richemont (+0,1%) demeurait proche de l'équilibre. Le groupe de luxe genevois a enregistré un fort repli du bénéfice net pour son exercice décalé 2019/2020, notamment en raison d'un effet unique. Le propriétaire de Cartier et IWC a fortement subi l'impact du coronavirus au 4e trimestre.

Du côté des trois poids lourds, Novartis (+1,8%) s'établissait dans le haut du tableau. Roche (+1,4%) demeurait en ligne avec le SMI. Le groupe pharmaceutique bâlois a annoncé avoir obtenu le marquage de conformité CE pour son nouveau test numérique de gazométrie artérielle, une méthode décrite comme moins invasive et douloureuse que les méthodes classiques.

Le bon Roche bénéficiait aussi d'un commentaire bienveillant de Barclays. Nestlé progressait de 1%.

Dans le camp de gagnants, Temenos (+3%) menait le bal, devant la toujours volatile AMS (+2,9%) et Sonova (+2,6%). Suivaient Kühne+Nagel (+2,4%), ABB (+2,3%) et Julius Bär (+2%).

A la peine la veille, les financières se reprenaient, Zurich Insurance (+1,9%) et Credit Suisse (+1,8%) rebondissant également, tout comme UBS (+1,6%).

Sur le marché élargi, LM Group (-4,8%) s'illustrait au rang des principaux perdants, accompagnant Evolva (-8,5%), Aevis (-4,6%) et Valiant (-4,4%).

Contaminé par le nouveau coronavirus et les mesures visant à en ralentir la progression, l'ex-Lastminute Group a bouclé les trois premiers mois de 2020 sur une perte nette de 6,7 millions d'euros, contre un bénéfice net de 6,3 millions un an plus tôt.

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