Zurich (awp) - Après avoir entamé lundi la première séance de la semaine en baisse, dans le sillage de la clôture en repli de Wall Street vendredi, la Bourse suisse se maintenait dans le rouge à l'approche de la mi-journée. A un mois et demi de l'élection présidentielle américaine, les investisseurs affichent une nervosité grandissante.

Vendredi, les principaux indices américains ont clôturé sur une note négative, signant une troisième semaine de baisse consécutive, ce qui n'était pas arrivé depuis plus d'un an. Plombé par de nouvelles prises de bénéfices sur des valeurs comme Apple, Microsoft, Amazon et Alphabet, le Nasdaq 100 affiche désormais une baisse de 12% depuis ses plus hauts niveaux historiques, relève dans son commentaire John Plassard de la banque Mirabaud.

La séance a été marquée par une forte volatilité à mettre sur le compte d'une importante échéance pour les options.

Après avoir ouvert en repli de 0,74%, l'indice SMI notait vers 10h30 à 10'448 points, soit une contraction de 0,86%. Le SLI se repliait de manière nettement plus marquée, soit de 1,34% à 1574,78 points, alors que l'indicateur élargi SPI abandonnait 0,76% à 12'971,47 points.

Parmi les 30 valeurs vedettes de l'indice SLI, seules cinq s'affichaient en zone positive, alors que Zug Estates faisait du surplace. Les 24 autres titres perdaient du terrain.

En haut de tableau, Logitech gagnait près de 1,2% devant le chimiste Bachem (+0,5%) et le numéro un mondial des arômes et parfums Givaudan (+0,5%). Le poids lourd Nestlé progressait de 0,4%, tout comme Lonza.

Les deux autres plus grosses capitalisations du marché helvétique, à savoir Roche, -0,5% et Novartis, -0,2%, restaient quant à elle en zone négative. La seconde a saisi l'occasion du congrès Esmo pour présenter des données avec l'immunothérapie anticancéreuse Spartalizumab (PDR001). Celles-ci ont été réalisées en combinaison avec Tafinlar et Mekinist pour traiter le mélanome avancé, mais n'ont pas atteint les objectifs, avait annoncé Novartis il y a environ un mois.

Roche a pour sa part conclu un accord d'achat pour la reprise de l'irlandais Inflazome, spécialisé dans le développement d'inhibiteurs de l'inflammasome NLRP3 disponibles par voie orale, avec comme objectif de répondre aux besoins cliniques non satisfaits dans une grande variété de maladies inflammatoires.

Les bancaires venaient garnir les rangs des perdants de la matinée. La lanterne rouge revenait à Julius Bär (-5%). Le gestionnaire de fortune zurichois se retrouvait derrière Adecco (-4,6%), le spécialiste du placement de personnel ayant quitté l'indice SMI, cédant sa place au gestionnaire de fortune zougois Partners Group (-1,6%).

Les deux géants bancaires, UBS (-4,5%) et Credit Suisse (-3,9%) subissaient également les foudres des investisseurs.

Selon une enquête du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), des montants astronomiques d'argent sale ont transité durant des années par les plus grandes institutions bancaires du monde. Les investigations, qui mettent en lumière les carences de la régulation du secteur, pointent notamment du doigt cinq grandes banques: JPMorgan Chase, HSBC, Standard Chartered, Deutsche Bank, et Bank of New York Mellon. UBS, Credit Suisse, Julius Baer ou encore Pictet et Vontobel sont également citées.

Selon divers articles de presse, Axel Weber, le président du conseil d'administration d'UBS, voudrait s'emparer d'une grande banque européenne. Selon des recherches de la Sonntagszeitung, Deutsche Bank et la britannique Barclays seraient parmi les cibles visées. L'agence de presse Bloomberg ajoute pour sa part que la française BNP Paribas est aussi sur la liste.

Du côté du marché élargi, Relief Therapeutics s'envolait de 7,2%. La société pharmaceutique genevoise a conclu un partenariat avec l'américain NeuroRx pour la commercialisation de son traitement expérimental contre le Covid-19 RLF-100 (aviptadil). Les recettes générées dans toutes les indications par ce traitement, se trouvant actuellement en phase d'essais cliniques 2b/3, doivent être partagées entre les deux entreprises.

DKSH chutait de 1,7%. Le spécialiste de la distribution en Asie espère tirer 150 millions de francs suisses de ses activités en ligne d'ici la fin de l'année. La réduction des coûts liés aux activités présentielles et de marketing physique devraient également lui permettre d'améliorer sa rentabilité.

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