Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé la semaine en beauté. Les indices sont repartis de l'avant alors que les investisseurs étaient rassurés par la perspective d'une détente dans les dossiers chauds du moment: Brexit et conflit commercial sino-américain. Le SMI s'est de nouveau installé au-dessus de la barre des 10'000 points.

A New York, Wall Street progressait très nettement. Les investisseurs tablaient au moins sur une trêve dans la guerre commerciale sino-américaine. A l'issue de la première journée de discussions, le président Donald Trump avait estimé que les Etats-Unis avaient eu "de très très bonnes négociations avec la Chine".

Peu après l'ouverture de la séance vendredi, il a aussi salué une "ambiance plus chaleureuse" dans les pourparlers. Le locataire de la Maison Blanche devait recevoir dans la journée le vice-Premier ministre chinois Liu He.

"Le fait que le président rencontre directement le vice-Premier ministre peut être perçu comme un signe positif dans le processus des négociations et laisse espérer qu'une forme d'accord partiel sera possible", ont souligné les analystes de Deutsche Bank. Pour l'heure cependant, rien n'a filtré officiellement sur les éventuelles avancées concrètes.

Le SMI a fini en hausse de 1,15% à 10'017,39 points, avec un plus haut à 10'027,87 points et un plus bas à 9906,83. Sur la semaine, l'indice a gagné 1,9%. Le SLI a gagné 1,55% à 1531,93 points vendredi et le SPI 1,03% à 12'178,19 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 28 ont progressé et 2 reculé.

Vifor (-3,1% à 155,95 francs suisses) et Nestlé (-0,7%) sont les deux seuls perdants du jour.

Baader Helvea a abaissé la recommandation pour Vifor Pharma à "hold" de "buy" et confirmé l'objectif de cours de 170 francs suisses. L'analyste a souligné que deux études cliniques très risquées devraient être présentées durant le 4e trimestre. En cas de succès, l'action devrait monter de 4-5%. En cas d'échec, elle devrait reculer de 1-2%. Les chances de succès sont "très faibles", selon l'expert qui estime que, sur le long terme, les investisseurs devraient conserver les titres, même lors de phases de faiblesse.

Selon certains acteurs, l'action du géant de Vevey pourrait désormais afficher une tendance latérale, les investisseurs tendant à se tourner vers des valeurs plus "risquées" à la faveur des signaux de détente dans le conflit commercial sino-américain.

Les deux autres poids lourds Roche (+0,7%) et Novartis (+1,5%) ont fini du bon côté de la barre.

Julius Bär (+4,5%) a fini sur la 1ère marche du podium devant SGS (+4,0%) et Credit Suisse (3,8%).

UBS (+3,6%) complète le tir groupé des bancaires dans le haut du tableau.

SGS a profité d'un relèvement de recommandation à "buy" de "hold" par Vontobel qui a aussi fortement relevé l'objectif de cours. Malgré des perspectives conjoncturelles plutôt moroses, le géant de l'inspection et de la certification est parvenu à améliorer encore son positionnement a commenté l'analyste qui s'attend à une amélioration de la rentabilité.

Au lendemain de chiffres intermédiaires qui avaient fait monter l'action de plus de 2%, Givaudan (+1,6%) a encore gagné du terrain. Bernstein a relevé l'objectif de cours et confirmé "underperform", alors que CFRA a abaissé sa recommandation à "sell" de "hold" sans toucher à l'objectif de cours.

Les résultats sur neuf mois se sont avérés plutôt conformes aux attentes du marché, mais la valorisation de l'entreprise trahit désormais des ambitions disproportionnées, selon l'analyste de CFRA. Le groupe va encore devoir faire avaler à ses clients la pilule de hausses tarifaires avant l'année prochaine, a relevé celui de Bernstein.

Sur le marché élargi, Dufry (+3,6%) anticipe une restitution d'impôts au Brésil suite à une décision favorable de la cour fédérale de Rio de Janeiro. Le groupe bâlois prévoit ainsi un impact positif sur ses résultats oscillant entre 40 et 50 millions de francs suisses.

Georg Fischer (+3,3%) a cédé à perte de sa dernière fonderie pour l'industrie automobile sur territoire européen. La cession de la fonderie d'Herzogenburg, en Autriche entraînera "un effet négatif unique" sur les comptes à hauteur de 10 millions de francs suisses au deuxième semestre, a précisé le groupe schaffhousois.

Schweiter (-2,0%) a été rétrogradé à "hold" de "buy" par Baader Helvea, qui a aussi raboté l'objectif de cours, l'analyste tablant sur une moindre croissance organique en Europe et surtout en Grande-Bretagne.

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