Avec la pandémie de coronavirus qui s'est propagée dans le monde entier, l'activité économique s'est arrêtée, les gouvernements obligeant les citoyens à rester chez eux et les entreprises à fermer, ce qui a perturbé les chaînes d'approvisionnement. Cet effondrement a conduit à des niveaux sans précédent de relance budgétaire et monétaire. Avec la poursuite de cette offre d'argent bon marché, environ 75 % des personnes interrogées par Reuters ont déclaré que la phase de hausse durerait au moins six mois. Plus de la moitié des personnes interrogées dans le cadre du sondage mené du 12 au 24 novembre ont déclaré qu'elle durerait au moins un an. Les mauvaises langues diraient que c'est le moment de prendre ses jambes à son cou. 

"Le rebond des actions de mars à octobre a été la phase initiale d'un nouveau marché haussier, alimenté par l'espoir, mené principalement par l'augmentation de la valorisation alors que les bénéfices se sont effondrés. Nous entrons maintenant dans une phase de hausse plus longue avec le démarrage du redressement des bénéfices", ont indiqué les analystes de Goldman Sachs. "Les taux d'intérêt réels négatifs devraient continuer à soutenir le marché haussier en 2021".

Sondage Reuters
Sondage Reuters - Perspectives des marchés boursiers mondiaux - Novembre 2020


Alors qu'environ 1,4 million de personnes sont mortes dans le monde à cause de la Covid-19 et que l'hémisphère nord connaît une deuxième vague, les attentes se sont portées sur le développement de vaccins efficaces, et environ 80 % des financiers interrogés ont déclaré que leurs prévisions étaient basées sur les progrès réalisés. Les restrictions sévères imposées par les gouvernements ont considérablement réduit les bénéfices des entreprises, mais l'espoir qu'un vaccin permettra un certain retour à la normale. Ainsi près des deux-tiers des personnes interrogées estiment que les bénéfices des entreprises reviendraient aux niveaux d'avant Covid-19 dans un délai d'un an.

En revanche, 9 des 17 indices sur lesquels Reuters a interrogé environ 170 stratèges devaient terminer cette année en baisse par rapport aux clôtures de 2019. Mais ils s'attendent aussi à ce que la plupart clôturent 2021 au-dessus de leurs niveaux pré-pandémiques. "Les actions devraient continuer à progresser. Elles ont déjà augmenté sensiblement depuis mars, malgré la deuxième vague de nouveaux cas de Covid-19, grâce à l'énorme soutien politique, tant fiscal que monétaire", a souligné Michele Morganti de Generali Investments.

Le S&P 500 a enregistré un rebond de 60% depuis les creux de mars et devrait croître de plus de 9% d'ici à la fin 2021, pour terminer l'année prochaine à 3 900, selon la moyenne des attentes (vs 3635 actuellement). Les actions européennes devraient flirter avec des records l'année prochaine, en raison des prévisions d'un fort rebond de la confiance et de la rentabilité des entreprises, la Banque centrale européenne semblant vouloir poursuivre ses mesures de relance.

Ce qui a également aidé les actions en dehors des États-Unis, c'est l'affaiblissement de la domination du dollar cette année. "Nous prévoyons des rendements élevés sur tous les marchés d'actions, et la perspective d'un dollar américain plus faible et d'une diminution des risques mondiaux laisse présager une réduction de l'écart de performance par rapport aux États-Unis et une reprise dans les régions à la traîne comme l'Europe et les marchés émergents", ont ajouté les analystes de Goldman Sachs.