RIO DE JANEIRO, 20 septembre (Reuters) - Totat et Royal Dutch Shell ont participé à la première étape de l'adjudication de droits organisée par le Brésil sur l'immense champ pétrolier de Libra, au large de Rio de Janeiro, mais le processus a suscité beaucoup moins d'intérêt que prévu, selon des sources proches du régulateur pétrolier du pays.

Les géants pétrolier français et anglo-néerlandais font partie d'une liste de 11 entreprises qui ont accepté de payer les 2,05 millions de reais (688.000 euros) de droits d'inscription au processus.

Mais cette liste ne contient ni Exxon Mobil ni Chevron et ni BP, des "majors" qui ont pourtant des ressources financières et une expérience de l'exploitation d'or noir dans la région.

Magda Chambriard, qui dirige le régulateur du secteur pétrolier brésilien ANP, a dit jeudi qu'elle avait parié sur des offres émanant de "plus de 40" entreprises pour Libra, qui contient des réserves récupérables estimées à 12 milliards de barils, soit l'équivalent de 21 mois des besoins des Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut.

"C'est une surprise, la zone est très prometteuse et il n'y a pas beaucoup d'opportunités comme celles-ci à travers le monde", a déclaré Paulo Roberto da Costa, consultant spécialisé de l'industrie pétrolière et ancien patron du raffinage chez Petrobras, la compagnie pétrolière appartenant à l'Etat brésilien.

L'adjudication de droits sur le champ de Libra est la première à se faire selon une loi de partage de la production promulguée en 2010, censée assurer à Brasilia un contrôle plus étroit des concessions futures.

Cette loi a bouleversé un modèle réglementaire qui convenait tout à fait aux investisseurs étrangers depuis les années 90. (voir )

Au début du mois d'août, le président de Total Brésil Denis Palluait avait souligné le caractère unique de ce modèle de partage de production.

"Le fait que des entreprises ayant déjà d'importantes activités de production dans la région n'ont même pas payé les droits d'inscription semble à mes yeux que tout le monde n'est pas convaincu des potentialités de Libra", a dit Wagner Freire, un autre consultant pétrolier qui a travaillé par le passé pour Petrobras.

"Qu'Exxon et d'autres soient restés à l'écart peut vouloir signifier que ces entreprises n'ont pas envie de traiter avec Petrobras et le gouvernement brésilien." (Rodrigo Viga Gaier et Jeb Blount, Benoît Van Overstraeten pour le service français)